Tjilp : un capteur portable en forme d’oiseau pour mesurer la qualité de l’air

Un nombre croissant d’études soulignent l’importance cruciale de la ventilation pour maîtriser la pandémie du coronavirus. Pour mesurer la qualité de l’air ambiant, des développeurs de produits rattachés à l’université d’Anvers ont imaginé « Tjilp » – une sorte d’équivalent moderne du canari dans la mine de charbon.

L’anecdote est bien connue : les mineurs d’autrefois avaient coutume d’emmener sous terre une petite cage contenant un canari. Si l’oiseau perdait connaissance, c’était le signe que des gaz nocifs étaient en train de s’accumuler et qu’il était urgent de remonter à la surface. Cette histoire a inspiré à Jochen Vleugels et Sam Smedts de l’Antwerp Design Factory (le département développement de produits de l’université d’Anvers) le concept de Tjilp, un capteur capable de sonner l’alerte lorsqu’un espace n’est pas suffisamment aéré.

« La ventilation revêt une importance cruciale dans la lutte contre le coronavirus », souligne Jochen Vleugels. « C’est vrai dans les écoles et les entreprises, mais évidemment aussi dans les cafés et restaurants. Dans ce contexte, l’horeca, les entreprises et les organisations de toutes sortes investissent donc tous azimuts dans des détecteurs de CO2… mais nous venons à présent de développer sur la base du logiciel Arduino un petit capteur portable en forme d’oiseau que le citoyen lambda peut emmener partout avec lui. »

Du vert au rouge

Lorsqu’un espace est suffisamment ventilé, Tjilp arbore une couleur verte. « L’appareil produira aussi de temps en temps un pépiement pour signaler qu’il est bien actif », précise Sam Smedts. « Lorsque la qualité de l’air n’est plus tout à fait optimale, l’oiseau vire au jaune ; à ce stade, il n’y a toutefois encore aucune raison de paniquer. Si elle se dégrade encore, il va passer à l’orange et formuler un avertissement vocal – le signe qu’il est temps d’ouvrir une fenêtre pour aérer. Si la qualité de l’air devient tellement mauvaise que le taux de CO2 dépasse le niveau d’alerte, Tjilp va voir rouge et produire un signal d’alarme. Dans ce cas de figure, il est souhaitable d’ouvrir toutes les fenêtres possibles et de quitter la pièce jusqu’à ce que le taux de dioxyde de carbone soit retombé. »

Pas beaucoup plus grand qu’un porte-clés, Tjilp peut facilement s’emmener partout. Les bricoleurs peuvent même le confectionner eux-mêmes : les chercheurs anversois mettent gratuitement à disposition toutes les informations nécessaires sur https://github.com/AntwerpDesignFactory/tjilp. L’appareil fonctionne sur la base d’une batterie portable avec connexion USB qui lui assure quelques jours d’autonomie, mais il peut aussi être raccordé à une prise de courant de façon permanente, par exemple dans une salle de classe.

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