L. Zwaenepoel (APB): «Nous ne sommes pas prêts pour la prescription électronique généralisée»

Comme mentionné dans un article précédent, le Dr Marc Moens plaidera auprès du Cabinet pour une période de tolérance qui permette aux médecins de prescrire systématiquement sur papier encore après le 1er janvier 2018 s’ils n’utilisent pas encore un logiciel DMI. Mais que pensent les pharmaciens de cette situation? Si les prescripteurs non occasionnels conservent la possibilité de prescrire sur papier, la prescription papier sera aussi un phénomène non occasionnel chez le pharmacien!

«Pour les pharmaciens, l’aide et le service au patient est la plus grande des priorités», affirme Lieven Zwaenepoel, président de l’APB. «Cela prime sur les besoins des pharmaciens, des médecins et des politiques. Nous constatons que de nombreux médecins généralistes ne sont pas prêts à prescrire électroniquement. Ce n’est pas une bonne idée de les exclure de la pratique, car nous en aurons encore bien besoin. C’est ainsi que nous voyons les choses aujourd’hui, même si la frustration quant à la lenteur de l’évolution des dossiers est parfois aussi importante.»

Selon le Phn Zwaenepoel, 2018 – et peut-être même 2021 – n’est pas une échéance réaliste pour la prescription électronique généralisée: «Nous rencontrons encore trop de problèmes avec la prescription électronique. Premièrement, il y a un problème au niveau de la disponibilité d’e-Health. Fin mai, nous avons encore eu des heures d’indisponibilité sur quelques semaines de temps. Et ce matin à nouveau. Deuxièmement, il y a des erreurs potentiellement dangereuses dans les prescriptions électroniques. Certains logiciels DMI envoient des informations erronées au serveur de  Recip-e. Lors de la délivrance, nous devons donc nous baser sur la preuve papier de la prescription électronique. Mon impression personnelle est que nous ne sommes pas prêts pour laisser tomber à court terme la prescription papier.»

Deux fabricants de logiciels ont reçu un courrier recommandé de Recip-e leur demandant d’extraire les erreurs de leur logiciel DMI. «Il est inacceptable que certains logiciels DMI ne traitent toujours pas correctement la prescription électronique», commente le président de l’APB. «Cela dit, nous devons reconnaître que les firmes concernées sont surchargées. Au sein de l’asbl Recip-e, nous essayons de collaborer efficacement avec les autres dispensateurs de soins afin de trouver des solutions dans les meilleurs délais.»

Une attention exagérée pour les prescripteurs occasionnels

Et encore une dernière chose: «Les prescripteurs occasionnels bénéficient d’une attention exagérée. Cela vient peut-être du fait que dans les organes décisionnels siègent pas mal de prescripteurs occasionnels. Nous devons d’abord faire en sorte que le canal normal fonctionne avant de commencer à élaborer des conditions annexes. Il est préférable que les prescripteurs sporadiques continuent encore quelques temps à prescrire sur papier.»

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