Plateformes numériques: un outil européen de contrôle de l'âge sera présenté cet été

La Commission européenne finalise un outil de vérification de l'âge pour les services numériques, qui sera présenté en juillet, a annoncé vendredi sa vice-présidente en charge du numérique, Henna Virkkunen. Un groupe de pays européens, dont la Belgique, pousse pour une protection des mineurs en ligne renforcée.

La loi sur les services numériques (Digital services act) entrée en vigueur l'an dernier vise à mieux protéger les utilisateurs en imposant différentes contraintes aux grands acteurs du web. Les plateformes doivent notamment mettre en œuvre des mesures appropriées pour assurer la sécurité des enfants et des adolescents. Mais la Commission consta te que ces exigences sont loin d'être pleinement respectées et a déjà ouvert des enquêtes contre TikTok et Meta (Facebook, Instagram).

"Nous finalisons actuellement des lignes directrices pour indiquer clairement aux plateformes en ligne ce que nous attendons d'elles : les pratiques à mettre en place et la manière dont leurs services doivent être conçus pour offrir un environnement sûr et adapté aux mineurs", a affirmé Mme Virkkunen en marge d'un Conseil des ministres des Télécommunications à Luxembourg. "Parallèlement, nous préparons un outil de vérification de l'âge, une application qui permettra de prouver son âge sans transmettre de données personnelles aux plateformes". 

Les lignes directrices et l'application - conçue pour être adaptable aux spécificités nationales - seront présentées en juillet, a-t-elle ajouté.

Un groupe de six pays européens dont la France, l'Espagne et la Grèce ont poussé pour que la protection des mineurs soit ajoutée à l'agenda de la réunion à Luxembourg. Une initiative qu'a saluée la ministre belge en charge du numérique, Vanessa Matz (Les Engagés), à son arrivée. 

"En Belgique, nous réfléchissons à instaurer une majorité numérique, ainsi qu'à des mécanismes d'authentification de l'âge pour mieux contrôler l'accès aux réseaux sociaux", a-t-elle dit. "Nous sommes pleinement conscients de la vulnérabilité des jeunes en ligne, face au cyberharcèlement, à l'intimidation et autres dérives. Beaucoup de parents sont très inquiets."

La Belgique entend "participer pleinement à cette réflexion au niveau européen", a-t-elle ajouté.

Dernièrement, les dérives des réseaux sociaux ont été mises en lumière avec le phénomène skinnytok sur TikTok, une plateforme particulièrement prisée des jeunes. Des influenceuses y diffusent des contenus valorisant la maigreur extrême, avec des effets délétères sur la santé physique et mentale des adolescentes. La plateforme a retiré le hashtag de son moteur de recherche cette semaine.

Le Danemark, qui prendra la présidence du Conseil le 1er juillet, entend faire de la protection des enfants en ligne une priorité, notamment en organisant une rencontre informelle en octobre sur ce thème. 

Du côté de la Commission, une consultation publique doit se clôturer le 10 juin avec les différentes parties prenantes dont les enfants, parents et tuteurs, les autorités nationales, les fournisseurs de services en ligne et les experts.

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