Interrogé mardi matin en commission Santé de la Chambre, le ministre des Affaires sociales et de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) a reconnu les lourdeurs du logiciel HD4DP v2 utilisé pour les demandes de remboursement hospitalières, et a annoncé la mise en œuvre prochaine d’une politique des registres plus flexible pour réduire la charge administrative pesant sur les équipes hospitalières.
La députée socialiste Ludivine Dedonder s’est fait l’écho des directions hospitalières et des agents de terrain confrontés quotidiennement à des blocages liés au système Health Data for Data Providers (HD4DP), obligatoire pour l’encodage des médicaments onéreux, prothèses et dispositifs médicaux. « Une simple erreur d’encodage ou une pièce manquante suffit à invalider l’ensemble de la procédure, et il est actuellement impossible de modifier partiellement un document. Tout doit être supprimé et recommencé », a-t-elle dénoncé. « Ce manque de souplesse engendre une perte de temps et d’énergie considérable. »
Le ministre a confirmé que le système, dans sa version actuelle (v2), repose sur un échange automatisé entre systèmes et ne permet l’envoi de données qu’une fois toutes les erreurs bloquantes corrigées. « Si les erreurs sont détectées après l’envoi, dans des champs qui ne sont pas couverts par les règles de validation, il existe effectivement un problème », a reconnu Frank Vandenbroucke. Il a toutefois assuré que son administration travaille à une solution technique permettant de corriger et recharger plus facilement les enregistrements erronés.
Le ministre a également annoncé que la plateforme Health Data serait prochainement hébergée par la nouvelle Agence des données de santé, qui pilotera une politique des registres fondée sur une architecture plus souple et des processus d’encodage plus automatisés. « Ceci devrait alléger la charge administrative », a-t-il déclaré.
Il a rappelé que « le principe du Only Once » – selon lequel une donnée ne doit être encodée qu’une seule fois – serait central dans cette réforme, avec la nomination d’un responsable dédié. « Un livre blanc a déjà été soumis par les cliniciens du Ziekenhuis aan de Stroom et par le directeur scientifique de Sciensano avec des recommandations concrètes », a-t-il précisé.
Le ministre a également souligné la nécessité pour les hôpitaux d’investir dans une infrastructure informatique adéquate. « Aucune pression déraisonnable ne doit être exercée sur le personnel », a-t-il insisté, plaidant pour des échanges automatisés performants et une disponibilité optimale des données.
Saluant la prise de conscience ministérielle, Ludivine Dedonder a rappelé que « dans un contexte budgétaire tendu et avec des équipes sous pression, les moyens doivent être utilisés au bénéfice du patient et non accaparés par des tâches répétitives et inefficaces ».