Le député MR Daniel Bacquelaine a interpellé mardi le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke en commission de la Chambre au sujet des difficultés rencontrées par les médecins généralistes âgés face aux obligations numériques croissantes. Il pointe un risque de décrochage, voire de départ anticipé à la retraite, dans un contexte de pénurie marquée dans certaines régions.
« En Wallonie, il manque actuellement 145 médecins généralistes pour répondre aux besoins de la population », a rappelé le Dr Bacquelaine, citant les dernières statistiques de l’INAMI. Il a également souligné une tendance préoccupante : « Le nombre de généralistes âgés de plus de 65 ans a presque doublé en dix ans, passant de 10 % en 2013 à 18 % aujourd’hui, soit une augmentation de 83 %. »
Or, ces médecins plus âgés rencontrent des obstacles concrets à la poursuite de leur activité, selon lui. « Ils éprouvent des difficultés à utiliser la facturation électronique via eAttest et ne peuvent plus enregistrer leurs patients dans un dossier médical global, puisque le DMG n’est désormais accessible que par voie informatique. C’est très clairement contraire à la loi et conduit à une discrimination inacceptable vis-à-vis des patients », a-t-il dénoncé.
Le ministre maintient le cap sur la numérisation
En réponse, le ministre Frank Vandenbroucke a confirmé que « la facturation électronique pour les médecins sera obligatoire à partir du 1er septembre 2025 », en application de l’arrêté royal pris en exécution de la loi de 1994 sur l’assurance soins de santé. Il a toutefois précisé qu’« une exception est prévue pour les médecins ayant atteint l’âge de 67 ans au 1er janvier 2023, qui pourront continuer à transmettre leurs attestations via papier ».
Concernant le dossier médical global, l’eDMG est désormais une exigence incontournable. « L’utilisation de l’eDMG est obligatoire depuis le 1er janvier 2021. Il permet un résumé de santé utile à la coordination des soins, en particulier en cas d’urgence », a souligné le ministre. « Des mesures transitoires ont été mises en place jusqu’au 31 décembre 2024, mais mon intention n’est pas de revenir là-dessus », a-t-il tranché.
Une prime pour éviter les départs anticipés ?
Daniel Bacquelaine a insisté sur la nécessité d’un soutien ciblé. « Peut-être serait-il nécessaire de prévoir l’équipement des médecins plus âgés en matière informatique par une prime particulière, étant donné le peu d’années permettant l’amortissement de cet investissement », a-t-il proposé.
« Ces médecins n’investissent pas aujourd’hui, pensant qu’ils vont peut-être arrêter dans un, deux ou trois ans. Nous n’avons pas intérêt à précipiter cette décision de retraite compte tenu d’une certaine pénurie », a conclu le député, appelant à une reconnaissance de la contribution des praticiens âgés toujours en activité.
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Bruno LULLING
12 juin 2025Et les spécialistes ?!?