« Je pense que les maisons de softs avaient pour la plupart, dès ce mardi matin, adapté leur produit, afin que les MG puissent employer les deux nouveaux codes créés dans le contexte du covid-19 pour la facturation en tiers payant, indique le Dr Paul Vollemaere », pour le GBO.
« A la limite, plus vite que les OA n’ont adapté MyCareNet… » A présent, d’après ce qui est remonté vers le syndicat, cela fonctionne déjà globalement. Restent quelques soucis, susceptibles d’avoir diverses causes qu’on identifiera à l’usage (patient non habituel du médecin, différence entre mutuelles... ?) « et de petits réglages à venir, comme le fait que ces codes donnent de l’e-fact obligatoire, peu importe que l’assuré soit BIM ou pas ». « Au comité de l’assurance d’hier, on nous a dit - c’est verbal, donc - que le MG qui rencontrait un problème de facturation devait noter tous ses contacts sur papier, les dater, préciser le numéro NISS du patient, pour une régularisation ultérieure », rapporte pour sa part Paul De Munck.
Quid de l’aspect de transmission des documents post-téléconsultation - certificat, lettre de renvoi, ordonnance ou preuve d’e-prescription et autres ? « L’Inami est supposé nous donner de plus amples informations prochainement à propos des certificats d’ITT délivrés à la suite d’un avis covid-19 », indique-t-il.
En attendant, sur le terrain, c’est un peu le règne de la débrouille – aussi côté patientèle. « La grande majorité de mes patients me disent qu’ils envoient quelqu’un prendre les documents », illustre Paul Vollemaere. « J’ai une kyrielle d’enveloppes prêtes dans mon hall. Si on passe au lockdown, il faudra penser différemment. ». Quid de scanner ou de photographier ces documents pour les envoyer, par exemple vers un smartphone ? « Beaucoup sont encore paramétrés dans une logique papier : on les imprime pour les signer. S’il faut les re-scanner ensuite… je les mettrai plutôt sous enveloppe. Quel employeur n’est pas au courant que les certificats vont arriver avec un temps de retard ? Vont-ils dépêcher des médecin-contrôles en combinaison, masqués et gantés ? Cela irait totalement à l’encontre des consignes de tri téléphonique pour réduire au maximum les contacts. »
« Chacun fait de son mieux, au prix parfois de quelques libertés par rapport au RGPD », commente Paul De Munck. « Mais vu le côté exceptionnel de la situation, j’ai l’intime conviction que les autorités ne chicaneront pas a posteriori. »