Seuls 13% des Belges consultent en ligne leur dossier médical

L’usage des services numériques essentiels a progressé en 2020, révèle une étude menée par l'UCLouvain et la VUB à l’instigation de la Fondation Roi Baudouin. L’e-santé, qui répond à ce caractère essentiel, n’affiche pas une augmentation triomphante: +5% de progression entre 2019 et 2020, quand l’e-commerce fait +11%. Six internautes sur dix n’utilisent pas les services de santé en ligne. 

L‘e-santé constitue, avec l’e-administration, un domaine où l’évolution est peu marquée. En outre, derrière le + 5% de progression moyenne nationale, se cachent un + 8% en Wallonie mais un petit + 1% à Bruxelles.

En 2020, 39% des internautes recouraient aux outils d’e-santé, par exemple pour prendre rendez-vous chez le médecin, illustre la Fondation Roi Baudouin. «Des chiffres plus détaillés, tenant compte de plus nombreux usages, font monter ce taux à 45%», ajoute-t-elle, «mais ici aussi, des inégalités persistent dans l’accès à l’e-santé» (l’enquête a établi que la numérisation des services essentiels (*), globalement, bénéficiait moins aux personnes avec un faible niveau de diplôme et de revenus, et aux plus âgés cf.infra).

«De manière générale, les services de santé en ligne restent peu utilisés. Si 39% de la population disent prendre un rendez-vous médical par voie numérique, ils ne sont que 13% à consulter en ligne leur dossier médical global

L’étude portant sur lapériode janvier-septembre 2020, elle ne tient pas compte des pratiques digitales que la crise du covid a imposées aux gens (visualisation des résultats, statut vaccinal, téléchargement du certificat covid…). Cette familiarisation forcée a dû booster l’emploi de l’informatique dans la santé, sans gommer les risques d’exclusion par manque d’accès et de littératie numérique.

Disparités
C'est l'utilisation des services de commerce en ligne qui a connu la plus forte hausse en 2020, avec 11% de plus qu'en 2019. Toutefois, le niveau de vie a logiquement une importance cruciale sur le recours à l'e-commerce : seuls 54% des bas revenus (moins de 1.200 euros) y ont recours, contre 89% des hauts revenus (plus de 3.000 euros). Les personnes qui utilisent internet de manière limitée (moins de 7 utilisations différentes en trois mois) ont également beaucoup moins recours à l'e-commerce (44%) que les autres (98%).

Les services bancaires en ligne sont ceux qui ont connu la plus faible augmentation, avec 3% par rapport à 2019. L'e-banking est toutefois le service le plus utilisé par les Belges (82%). Encore une fois, les disparités sont flagrantes, notamment concernant les personnes ayant un usage limité d'internet qui ne sont que 56% à utiliser ce service, contre 96% pour le reste de la population.

Enfin, l'étude montre que seul un internaute sur trois ayant un faible niveau de diplôme (32%) ou de revenu (29%) estime que l'utilisation d'internet lui permet de traiter des questions administratives plus facilement. Ce chiffre tombe à 24% pour les personnes qui ont une utilisation limitée d'internet.

Cette étude est basée sur de nouvelles analyses des données issues de l'enquête sur l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) par les ménages et les individus âgés de 16 à 74 ans, menée par les offices de statistiques Eurostat et Statbel, couvrant la période de janvier à septembre 2020.

(*) Un service est considéré comme ‘essentiel’ lorsque sa faible/sa non-utilisation est de nature à créer des discriminations dans l’accès à certains droits, ici aux soins de santé. 

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