Des chercheurs anversois clarifient les fonctions des lymphocytes T grâce à l’IA

Des chercheurs rattachés à l’UA ont pu démontrer que, après primo-vaccination contre l’hépatite B, l’immunité se développe de façon plus rapide et plus marquée en présence de certains types de globules blancs. Ils ont aussi réussi à clarifier le rôle exact de ces lymphocytes T (vraisemblablement spécifiques pour chaque vaccin) au moyen de nouvelles techniques d’intelligence artificielle.

Les résultats de nos compatriotes ont été publiés dans la prestigieuse revue eLife.

«On sous-estime encore trop souvent le rôle des lymphocytes T dans la vaccination», explique le Pr Benson Ogunjimi, spécialiste en rhumatologie pédiatrique et en immunologie. «L’immunité vaccinale est en effet attribuée en première instance aux anticorps produits par les lymphocytes B.»

«Dans le cadre d’une étude multidisciplinaire novatrice, nous avons toutefois pu démontrer que les lymphocytes T déjà présents avant vaccination sont également déterminants pour le développement des anticorps après administration du vaccin contre l’hépatite B (chez des personnes qui n’y avaient jamais été exposées auparavant). En d’autres termes, l’immunité préexistante et un vaccin efficace se renforcent mutuellement pour générer une protection supplémentaire.»

Intelligence artificielle
Cette découverte a été rendue possible par des évolutions récentes dans le domaine de l’intelligence artificielle. «Chaque individu possède un ensemble unique de lymphocytes T, qui sont même différents entre deux jumeaux univitellins. De ce fait, il est extrêmement difficile de dresser le tableau de cette facette du système immunitaire au moyen des techniques génomiques classiques», explique le Dr Pieter Meysman, expert en mégadonnées.

«Nous avons appris à des ordinateurs à comprendre le langage génétique des lymphocytes T et à le décoder pour en tirer une cartographie immunitaire à l’échelon de l’individu – un défi extrêmement complexe que nous avons pu relever au terme de près de sept années de recherches (financées par l’université d’Anvers) grâce à une équipe composée notamment de vaccinologues, d’immunologues, de généticiens et d’informaticiens.»

Cette image représente la réponse lymphocytaire T chez l’un des participants de l’étude. Les cellules rouges sont les lymphocytes T spécifiques au vaccin présents après son administration.

Toute une gamme d’applications
Pour pouvoir appliquer de façon plus large cette technologie nouvelle, les chercheurs ont récemment créé la firme ImmuneWatch. « Elle nous permettra de proposer notre technologie à la société à une échelle qui n’est pas à la portée d’une université », explique le Pr Kris Laukens, bio-informaticien.

« Il est évident pour nous que cette technologie ouvre la voie à un large éventail d’applications potentielles. Dans le futur, nous avons par exemple l’intention de développer entièrement par ordinateur – en préalable aux essais cliniques – un vaccin sûr et efficace qui pourrait même être adapté à chaque individu, sans nécessiter d’études animales. Cette technologie pourrait aussi être utilisée pour développer de nouveaux traitements contre le cancer ou contre diverses maladies auto-immunes, dans lesquelles les lymphocytes T jouent également un rôle majeur. »

Les résultats de cette étude ont été publiés dans la prestigieuse revue eLife.

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