Maladies pédiatriques : quand l'intelligence artificielle apprend à poser un diagnostic

Des chercheurs basés en Chine et aux États-Unis ont développé une méthode pour le diagnostic des maladies pédiatriques basée sur l’intelligence artificielle et sur des classificateurs d’apprentissage automatique.

D’après les auteurs de ces travaux publiés dans la revue Nature Medicine, le nouveau système serait capable de diagnostiquer automatiquement les maladies d’enfance les plus courantes en computant les symptômes, les antécédents, les éventuels résultats d’examens et diverses autres données cliniques tirées du dossier-patient électronique. Extrêmement efficace, leur méthode livrerait des résultats aussi fiables que l’évaluation par un pédiatre expérimenté et pourrait même un jour être en mesure d’aider les médecins à diagnostiquer des pathologies rares et complexes.

 

Une population plus importante, une réglementation moins lourde

«Nos recherches apportent des preuves en faveur de l’implémentation d’un système basé sur l’intelligence artificielle pour aider les médecins dans le traitement de masses de données importantes, la pose de diagnostics et l’aide à la prise de décision clinique. Même si le recours à cette approche semble surtout logique dans les zones confrontées à une pénurie de prestataires, on peut supposer que ses bénéfices sont universels», concluent les chercheurs.

Pour réaliser leur étude, ils se sont appuyés sur les données de près de 600.000 patients chinois traités en hôpital pédiatrique sur une période de 18 mois.

«De par la taille de la population et le fait que l’utilisation des données de santé soit soumise à moins de limitations, il est sensiblement plus facile pour les entreprises chinoises que pour les autres de développer et de tester des systèmes d’apprentissage profond. La masse des données fait vraiment une différence colossale», peut-on lire dans un commentaire publié dans le New York Times.

«Il faudra encore bien des années avant que les systèmes d’apprentissage profond ne soient effectivement utilisés sur le terrain dans les hôpitaux, mais certains acteurs se rapprochent déjà d’une application dans la vie réelle. Des tests cliniques sont par exemple en cours dans deux hôpitaux du sud de l’Inde avec le système de scanner oculaire de Google. On peut toutefois s’attendre à ce que ces aides au diagnostic fleurissent plutôt hors des Etats-Unis», commente le Dr Kang Zhang de l’université de Californie à San Diego, qui a mis au point avec ses collègues un système capable de diagnostiquer encore plus de maladies en reconnaissant des schémas récurrents non seulement dans des images, mais aussi dans des textes. «Dans certaines situations, il est impossible pour le médecin d’envisager toutes les possibilités. De nouveaux systèmes pourraient l’aider à s’assurer de n’avoir manqué aucune piste.»

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Jean-Paul MISSON

    16 avril 2019

    Bien beau tout ce battage, encore faut-il que le médecin ait posé les bonnes questions pour recueillir l'histoire de la maladie et son évolution. Il faut ensuite qu'il ait reconnu correctement les signes cliniques et les ait enregistrés de manière adéquate. C'est là que le bas risque de blesser très fortement car les jeunes médecins ne sont plus former à la clinique ni à examiner les patients. Vous avez beau avoir un système informatisé performant mais si , parce que vous ne savez pas palper correctement une fontanelle chez un nourrisson, et que vous encodez "fontanelle déprimée" alors qu'elle est "pleine et bombante" vous allez passer à côté d'une hypertension intracrânienne et risquez de ne pas bien soigner ce bébé.
    Que l'on arrête et que l'on apprenne d'abord leur métier aux médecins avec ce que cela comporte aussi e contact humain.