Un brassard électronique peut mesurer le confort des patients incapables de s’exprimer

Recherche clinique et technologie s’allient pour estimer la douleur des personnes qui ne peuvent communiquer leur perception.

Si le confort des patients sous anesthésie peut être assuré de façon optimale en salle d’opération ou en réanimation grâce aux équipements de monitoring de la nociception (douleur systémique), l’absence de solutions robustes pour les autres patients non communicants, qu’ils soient en soins palliatifs, en situation de handicap ou atteints de maladies comme l’autisme ou Alzheimer, représente un enjeu majeur pour les professionnels de santé, pour les familles et pour les pouvoirs publics.

Composé d’un brassard électronique collectant des données physiologiques en conditions de vie réelles, et d’une application smartphone intégrant des algorithmes d’analyse automatique propriétaires de MDoloris, ANI Guardian combine la précision du standard de référence, l’ANI (Analgesia Nociception Index) et la simplicité d’usage d’un objet connecté.

La technologie ANI (Analgesia Nociception Index) est issue de 23 années de recherches réalisées au sein d’un laboratoire Inserm (L'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) du CHRU de Lille.

Leur hypothèse de départ était que la variabilité du rythme cardiaque reflète l’activité parasympathique. Un tonus parasympathique prédomine à bas niveau de stress et sous une bonne analgésie. Un tonus sympathique prédominant est lié à un haut niveau de stress et à la nociception. La mesure de cet état s’établit avec une échelle de 100 points. L’index qui en ressort, analgesia nociception index (ANI), a été validé par de très nombreuses publications. 

Le dispositif fournit un enregistrement du pouls du patient, mesuré par pléthysmographie, de qualité supérieure aux dispositifs grand public grâce aux algorithmes propriétaires de traitement du signal et à l’ergonomie combinée du boîtier électronique et du brassard textile.

Plus de 400 000 patients, dont 30% de nouveau-nés, ont déjà utilisé cette technique. Grâce à l’ANI, il est aujourd’hui possible, selon MDoloris, d’éviter et de prévenir les e­ffets indésirables dus au surdosage (Dépression respiratoire, bradycardie, nausées, vomissements, douleurs intenses au réveil) ou au sous-dosage (instabilité de l’organisme et réponse inflammatoire). En 2020, la crise COVID a mis en lumière l’importance de cette nouvelle technologie pour les patients COVID graves en réanimation.

La société MDoloris implantée à Lille conçoit et commercialise des dispositifs médicaux. Des algorithmes d’analyse automatique mis au point par la société  ont été utilisés pour créer une application smartphone capable d’analyser l’ANI. La société PPRS, installée à Colmar, a conçu un brassard électronique capable de recueillir des données physiologiques en conditions de vie réelle. En combinant les deux systèmes, on dispose d’un équipement qui permet de suivre en continu le niveau de douleur – et donc d’inconfort- des patients en toutes circonstances. Les applications en clinique et en recherche sont nombreuses.

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