UK: Boris Johnson déploie l'IA pour contrer l’allongement des délais d’attente d'une consultation chez le médecin

L'intelligence artificielle peut-elle redonner des couleurs au NHS, le National Health Service britannique? Le Premier ministre Boris Johnson en est persuadé. Entre-temps, toutefois, le délai d'attente pour pouvoir consulter un généraliste devient interpellant.

Pour la première fois au Royaume-Uni, le délai moyen pour décrocher un rendez-vous de routine auprès d’un MG dépasse les deux semaines, à en croire l'enquête annuelle de la revue spécialisée Pulse.

Une analyse intermédiaire des données de cette enquête incluant quasi un millier de généralistes britanniques montre que le temps d'attente moyen est maintenant de 15 jours. C'est la première fois que cette limite a été franchie. Plus de 22% des omnipraticiens interrogés affirment que le délai est même supérieur à trois semaines, et 6%, à quatre semaines.

Le nombre de généralistes équivalents temps plein au sein du NHS a diminué ces dernières années, alors que la demande allait croissant.

Voici un aperçu des résultats publiés par Pulse:

«Quel est le temps d'attente moyen pour les rendez-vous non urgents dans votre cabinet?» (total des réponses : 901)

- < 1 semaine :             180

- 1-2 semaines :           243

- 2-3 semaines :           280

- 3-4 semaines :           142

- 4-5 semaines :           45

- > 5 semaines :           11

Le Royal College of General Practitioners (le Collège national des MG) a réagi à la publication de ces chiffres. Il rappelle avoir de longue date tiré le signal d’alarme à propos de la pression croissante qui s’exerce en médecine générale et de l'impact négatif que cela a sur les patients. «Les MG et leurs équipes assurent plus de consultations que jamais auparavant - plus d'un million par jour au Royaume-Uni. Cependant, comme la population augmente et que de plus en plus de gens présentent des pathologies multiples, nous avons désespérément besoin de plus de MG et de plus de temps pour offrir aux patients la prise en charge qu’ils nécessitent.»

Intelligence artificielle
Entre-temps, on a appris que Boris Johnson allait libérer 250 millions de livres supplémentaires pour booster l’usage de l'intelligence artificielle (IA) au sein du NHS, au point d’en faire «un des leaders mondiaux en la matière». Selon lui, l’IA peut transformer les soins de santé et réduire les délais d’attente. L’idée est d’en exploiter les possibilités pour, notamment, accélérer les diagnostics de cancer et mieux dépister les patients à risque de développer une affection cardiaque ou une démence. Selon certains ministres, ces avancées digitales - y compris les tests génétiques, par exemple, ou encore l’automatisation des tâches administratives - permettraient aux médecins et aux infirmières de libérer du temps, à consacrer aux patients.

Ce montant supplémentaire sera affecté à un nouveau «National Artificial Intelligence Lab». Il s'ajoutera au 1,8 milliard d’investissement déjà promis il y a peu pour le NHS.

L'IA est déjà utilisée par exemple pour identifier les patients susceptibles de ne pas se présenter à leur rendez-vous médical. Le personnel peut passer des coups de fil ciblés à ces "patients à risque", ce qui permet d'économiser de 2 à 3 livres par rendez-vous.

Lire aussi : Un système d’IA britannique identifie les patients qui vont faire faux bond à leur médecin

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