Un système d’IA britannique identifie les patients qui vont faire faux bond à leur médecin

Le nombre de patients qui ne se présentent pas à un rendez-vous médical constitue un problème non négligeable, y compris dans notre pays. Au-delà des pertes de temps et des frais qu’ils engendrent, ces rendez-vous manqués peuvent en effet aussi avoir un impact négatif sur la santé. Une équipe des University College London Hospitals (UCLH) a développé un algorithme qui fait appel à l’intelligence artificielle pour prédire quelles sont les personnes qui risquent de poser un lapin à leur prestataire de soins.

Une équipe rattachée aux UCLH et à l’University College London s’est appuyée sur les données de quelque 22.000 rendez-vous d’IRM afin de développer un algorithme capable d’identifier avec succès 90 % des patients qui ne se présenteraient pas à un examen hospitalier.

«Ce système devrait pouvoir générer une économie moyenne de deux à trois livres par rendez-vous», explique le neurologue Parashkev Nachev, qui a contribué au développement de l’outil. «Pour un grand hôpital qui frôle le million de rendez-vous chaque année, cela représente déjà une somme conséquente.» À l’heure actuelle, l’établissement doit contacter environ onze personnes par téléphone pour éviter un rendez-vous manqué.

Le nouvel algorithme n’est pas encore parfait, mais le simple fait de disposer d’un outil de dépistage – même améliorable – doit déjà permettre à l’établissement de réaliser des économies non négligeable et de réduire les délais d’attente, affirment les responsables.

Les patients qui ne se présentent pas à l’hôpital pour un rendez-vous planifié sont un phénomène extrêmement néfaste pour la gestion clinique et coûteraient près d’un milliard à l’assurance-maladie chaque année rien qu’au Royaume-Uni, affirment les auteurs d’une étude publiée dans Digital Medicine. «Il s’agit d’un problème global présent en Afrique (43,0 %), en Amérique du Sud (27,8 %), en Asie (25,1 %), en Amérique du Nord (23,5 %) et dans le reste de l’Europe (19,3 %)», souligne l’équipe de l’Institute of Neurology (UCL, Londres). «Le fait que ces pourcentages soient restés pratiquement inchangés ces dix dernières années démontre en outre qu’il est extrêmement complexe.»

Plaidoyer pour plus d’intelligence artificielle
Le ministre de la santé britannique Matt Hancock avait déjà appelé dans le passé à faire davantage appel aux outils basés sur l’intelligence artificielle, soulignant que «les rendez-vous manqués représentent une perte de temps tant pour le personnel que pour les patients, empêchent des malades d’être vus le plus rapidement possible et coûtent une fortune au système de santé».

Le ministre est convaincu que l’intelligence artificielle pourrait «révolutionner» les soins. «Le NHS a besoin d’innovations de ce type pour être certain que chaque penny soit utilisé à bon escient.»

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