L’entreprise anversoise Mindoo teste à l’AZ Sint-Lucas de Gand un assistant numérique destiné à soutenir le travail des infirmiers de triage. Les patients remplissent, sur leur smartphone, un questionnaire médical avant d’être vus par un professionnel de santé. L’application convertit ensuite ces informations en un résumé destiné à l’équipe médicale.
« Ce que fait un bon assistant — aller vers le patient, recueillir des informations et les résumer —, nous l’avons reproduit numériquement », explique le fondateur Gauthier Willemse. « Le patient répond aux questions sur son smartphone, et notre modèle d’IA en tire un compte rendu clair pour l’équipe soignante. »
Selon lui, l’objectif n’est pas de remplacer le personnel, mais d’utiliser plus efficacement le temps disponible. « Nous faisons face aujourd’hui à trop de patients et à trop peu de professionnels. Mindoo doit devenir un collègue numérique : non pas un remplaçant, mais un assistant qui aide à réduire la pression. »
Sofie Vandenberghe, coordinatrice du service des urgences, estime que le test se déroule bien jusqu’à présent. « Il y avait au départ un peu de scepticisme, mais les infirmiers en perçoivent maintenant la valeur ajoutée. Ils peuvent mieux se préparer, surtout avec les patients allophones. »
L’un des atouts majeurs du système est sa capacité multilingue. « Mindoo parle 57 langues », souligne Willemse. « Dans un contexte urbain marqué par une grande diversité, c’est un avantage important. Les patients peuvent s’exprimer dans leur propre langue, et le professionnel de santé reçoit un rapport automatiquement traduit. »
Selon l’hôpital, cela améliore la clarté des informations et réduit les malentendus lors de l’accueil. Les patients réagissent généralement de manière positive, ajoute Willemse. « Ils disent souvent qu’ils ont enfin pu raconter calmement leur histoire. Notre application écoute sans interrompre. »
L’outil est actuellement utilisé uniquement pour la triage et ne pose pas de diagnostic. « Ce n’est pas encore d’actualité », précise Willemse. « Mais nous voulons poursuivre la recherche sur la manière dont ce type de technologie peut contribuer au suivi des patients ou aux contacts téléphoniques. »
Le test mené à l’AZ Sint-Lucas avec Mindoo doit permettre de déterminer le rôle que l’intelligence artificielle pourra jouer à l’avenir dans les services d’urgence et comment ces outils numériques peuvent être intégrés sans remplacer le contact humain. Les résultats de cette phase d’essai seront évalués dans les prochains mois.







