L’OMS actualise sa stratégie mondiale pour la santé numérique à l’horizon 2027

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publie une version actualisée de sa stratégie mondiale sur la santé numérique, prolongée jusqu’en 2027. L’objectif est de favoriser un usage éthique, sécurisé et accessible des technologies numériques – de l’IA aux applications mobiles – pour renforcer les systèmes de santé et accélérer la couverture santé universelle. À ce jour, 129 pays disposent d’une stratégie nationale et plus de 1 600 responsables publics ont été formés.

L’OMS souhaite donner un nouvel élan à la transformation numérique des systèmes de santé. Dans sa stratégie actualisée Global Strategy on Digital Health 2020–2027, publiée ce 1er décembre, l’organisation trace une feuille de route pour aider les États à intégrer les outils numériques dans leurs politiques de santé publique.

Cette stratégie, adoptée initialement en 2020 et prolongée par la 78e Assemblée mondiale de la Santé en mai 2025, repose sur quatre axes : renforcer la coopération internationale, appuyer les stratégies nationales, consolider la gouvernance et placer l’humain au centre du numérique.

Des technologies de plus en plus variées

L’OMS inclut dans la santé numérique à la fois des outils grand public, comme les applications mobiles, les capteurs portables ou les montres intelligentes, et des technologies plus complexes telles que l’intelligence artificielle (IA), l’analyse de données massives, les essais cliniques numériques, la télésurveillance, les jumeaux numériques, les dossiers de santé interopérables ou les hôpitaux virtuels

Ces outils, estime l’OMS, ont le potentiel de « renforcer le diagnostic, les décisions thérapeutiques, la recherche clinique, l’auto-prise en charge et les soins centrés sur le patient », tout en permettant « un continuum de soins » plus fluide et plus efficient

129 pays engagés, mais des inégalités persistantes
Selon les données de l’OMS, 129 pays ont déjà adopté une stratégie nationale de santé numérique. Plus de 1 600 décideurs publics ont été formés dans le cadre des programmes de l’organisation, notamment sur les usages de l’IA en santé.

Mais le rapport souligne que les pays à faibles revenus font encore face à des obstacles majeurs : manque d’infrastructures, faible connectivité, pénurie de compétences numériques, ou encore absence de cadre juridique pour la protection des données

L’OMS plaide donc pour des modèles d’investissement durables, le renforcement des compétences, et une meilleure interopérabilité des systèmes pour éviter les silos d’information.

Un cadre éthique, sécurisé et centré sur l’humain
L'organisation insiste sur la nécessité de protéger la vie privée et la sécurité des données : « Les données de santé doivent être considérées comme des données personnelles sensibles et bénéficier des plus hauts standards de protection », rappelle le rapport.

Elle encourage les États à développer un écosystème numérique interopérable, respectueux des droits, capable de gérer à la fois l’usage primaire (soins) et secondaire (recherche, IA, épidémiologie) des données de santé, sous réserve du consentement des patients.

L’OMS met aussi en garde contre les risques d’exclusion numérique et promeut des actions concrètes pour améliorer la littératie numérique en santé, notamment via des MOOC, des campagnes de sensibilisation, et des indicateurs pour mesurer les inégalités d’accès

> Découvrir l'intégralité du rapport

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