Une formation obligatoire en eSanté et en littéracie sera intégrée à la formation initiale de tous les futurs professionnels de la santé à partir de la rentrée académique 2028-2029, une décision prise au sein de la Conférence interministérielle (CIM) dans le cadre du plan « digital health literacy ».
C'est ce qu'indique, dans un commentaire sur LinkedIn, Thibaut Duvillier, ancien directeur général adjoint de la plateforme eHealth qui a récemment rejoint le Collège intermutualiste national comme conseiller à la stratégie digitale. L’objectif est de renforcer à la fois les compétences des prestataires et celles des patients en matière de compréhension et d’usage du numérique en santé.
Thibaut Duvillier souligne qu’« on doit investir autant au niveau des patients que des prestataires sur le plan literacy et empowerment » et insiste sur le rôle central de la formation initiale, au-delà du renforcement des formations continues. Il précise qu’« un cours obligatoire pour tous les professionnels de la santé en eSanté et literacy a été décidé par la CIM dans le plan digital health literacy ».
Si l’échéance fixée à 2028-2029 peut sembler lointaine, elle s’explique, selon lui, par la nécessité de mener des discussions avec les universités et les hautes écoles, d’adapter certains décrets ou bases réglementaires et de développer du matériel didactique commun en français et en néerlandais.
Le projet prévoit notamment la création d’une plateforme de démonstration et de e-learning permettant, entre autres, d'apprendre à créer un sumehr, de prescrire, d’utiliser MyCareNet, .... Thibaut Duvillier indique aussi que « la prem!ère chose que j'ai demandée au chef de projet en charge de cette plateforme , c'est d'avoir des entretiens avec ces organismes pour analyser leurs besoins et cartographier les systèmes existants ».
Cette plateforme est destinée à différents acteurs, dont les organismes assureurs, les associations de patients, les régions, ainsi que les universités, hautes écoles et les trois réseaux de formation continue cofinancés de manière interfédérale, à savoir Vivel-Vl, eSantéWallonie et eHealthacademy-Bxl.
Interrogé par Numerikare, le Pr Giovanni Brigantti, responsable de la Chaire IA et médecine digitale de l’Université de Mons, salue la décision de la Conférence interministérielle. « Mais il est tout de même utile de rappeler que les universités de Mons, Bruxelles et Liège ont depuis déjà 2022 initié des formations obligatoires à différents niveaux en matière de santé digitale dans la formation initiale des professionnels de santé, formations qui, par ailleurs, ont un impact considérable sur l’avenir professionnel de nos étudiants », souligne-t-il.
