La France dévoile sa stratégie nationale IA en santé

Dans un contexte où l'intelligence artificielle (IA) redéfinit les frontières de la médecine, la ministre de la Santé, Stéphanie Rist, a annoncé ce 12 novembre, lors de la 4e Journée nationale de l'innovation en santé numérique, la publication officielle de la stratégie nationale IA en santé.

Ce document ambitieux, fruit d'une concertation étroite avec patients, soignants, industriels et chercheurs, vise à intégrer l'IA au cœur des pratiques cliniques d'ici 2030, en priorisant l'éthique, l'équité et l'innovation territoriale. Avec un investissement de 550 millions d'euros via France 2030, cette stratégie pourrait transformer la prise en charge des pathologies chroniques et accélérer les diagnostics précoces, marquant un tournant pour le système de santé français.

Stratégie et vision présentées à Paris
Organisée à la Cité internationale universitaire de Paris sous le thème « Territoires et santé numérique : innover à l'ère de l'IA et des données de santé », la journée a réuni plus de 500 acteurs de l'écosystème numérique en santé. La stratégie met l'accent sur l'IA générative comme pivot de la recherche clinique future, comme l'a souligné le Pr François André : « Le centre de la recherche clinique ne sera plus le médicament, mais l'IA qui guidera le médecin vers un traitement individualisé. »

Des projets pilotes pour accélérer l’usage clinique
Parmi les mesures phares, deux appels à projets lancés en novembre – IMPACT IA et un autre dédié aux dispositifs médicaux numériques – permettront de tester en conditions réelles des outils d’IA pour évaluer leur impact sur les organisations hospitalières et médico-sociales. Cette initiative s'inscrit dans une dynamique plus large : 119 millions d'euros seront investis dès septembre 2025 pour former 500 000 soignants à l'usage clinique de l'IA, optimisant ainsi la prise en charge des patients. Des outils comme les systèmes d'aide à la décision (SADP) en pharmacie clinique, soutenus par l'Agence nationale d'appui à la performance (Anap), viseront à sécuriser les prescriptions et à réduire les erreurs médicamenteuses.

Gouvernance et éthique du numérique en santé
Par ailleurs, la gouvernance renouvelée du numérique en santé, pilotée par la Délégation au numérique en santé (DNS), intègre une task force dédiée pour élaborer une feuille de route éthique, avec un référentiel prévu en 2025 couvrant bienfaisance, équité et sobriété numérique.

Défis persistants et enjeux de confiance
Malgré ces avancées, des défis persistent : la protection des données sensibles et l'accès équitable aux technologies dans les territoires ruraux. La CNIL, via Émilie Chastel, insiste sur la « confiance numérique comme condition sine qua non ».

> Découvrir les détails de la stratégie

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.