L’intelligence artificielle accélère l’interprétation des tests cutanés d’allergie

Une étude internationale publiée dans Nature Communications montre que l’analyse automatisée des tests cutanés d’allergie par intelligence artificielle accélère fortement leur interprétation. La technologie SPAT, utilisée dans plusieurs hôpitaux, conserve une fiabilité équivalente à l’évaluation médicale.

L’hôpital universitaire UZ Leuven utilise depuis 2023 un dispositif automatisé, le SPAT (Skin Prick Automated Test), pour la réalisation des tests cutanés d’allergie. L’appareil administre simultanément jusqu’à douze allergènes et produit des photographies standardisées des réactions cutanées. Ces images peuvent désormais être évaluées automatiquement grâce à un algorithme d’intelligence artificielle intégré au même flux clinique.

La peau reste la voie privilégiée pour dépister une allergie, rappelant le rôle central de la peau dans environ un tiers des patients exposés à des allergènes fréquents tels que les acariens, les pollens ou les squames animales. Le SPAT automatisait déjà la procédure, limitant les variabilités de manipulation et améliorant le confort des patients. L’étape d’interprétation restait toutefois manuelle, exigeant des médecins un examen minutieux des clichés et la mesure de chaque zone de réaction.

L’étude publiée dans Nature Communications a entraîné un algorithme sur près de 8000 réactions cutanées provenant de 650 patients, avant validation sur un second ensemble indépendant. Les résultats automatisés ont été comparés à l’évaluation de plusieurs cliniciens. Selon l'étude, l’analyse s’est révélée presque quatre fois plus rapide, tout en affichant un niveau de concordance élevé.

Le professeur Laura Van Gerven, ORL à l' UZ Leuven et co-chercheuse principale, décrit une fiabilité « très bonne », avec « 99,5 % de tous les tests » aboutissant à la même évaluation que le médecin et « souvent même plus précise ». Les rares erreurs provenaient « de photos moins nettes liées à une couleur de peau plus foncée ou à la présence d’une cicatrice, d’un tatouage ou d’une forte pilosité ». Elle ajoute qu’« une formation supplémentaire du modèle d’IA devrait, espérons-le, le rendre fiable aussi pour ces types de peau », tout en rappelant que « le contrôle final reste assuré par le médecin » et que l’IA permet « un test d’allergie plus rapide » et « davantage de temps consacré au patient ».

Le travail a été réalisé en collaboration avec Hippo Dx, l’entreprise à l’origine du SPAT. L'UZ Leuven, hôpital pilote du projet, a été le premier centre à appliquer l’analyse automatisée. La procédure est désormais intégrée dans plusieurs hôpitaux en Belgique et à l’international.

  • Seys, S.F., Hox, V., Chaker, A.M. et al. Artificial Intelligence (AI)-assisted readout method for the evaluation of skin prick automated test results. Nat Commun 16, 8637 (2025). https://doi.org/10.1038/s41467-025-64334-w

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