Le problème du respect de la vie privée à l’ère du tout digital ( M.Einhorn )

Ce n’est pas faire preuve d’un pessimisme excessif que de penser que l’un des effets négatifs les
plus graves des nouvelles technologies risque fort d’être l’impossibilité de faire respecter la vie
privée des citoyens et même de cacher leurs sentiments intimes comme le montre une nouvelle
application chinoise.
L’affaire Cambridge Analytica, qui a mis en évidence l’utilisation des données personnelles de
millions d’utilisateurs de Facebook dans le but de favoriser l’élection de Donald Trump à la
présidence des Etats-Unis et qui a également touché Twitter, a illustré de façon spectaculaire le
problème du respect de la vie privée à l’ère du tout digital.
Si ce sont aujourd’hui avant tout les réseaux sociaux qui sont mis en cause à cet égard, le
développement de certaines nouvelles technologies va permettre d’aller beaucoup plus loin dans
cette voie funeste. Les nombreux régimes dictatoriaux que compte la planète sont évidemment à la
pointe des avancées en la matière.
Un article du South China Morning Post, quotidien édité à Hong Kong, relayé par Slate.fr, fait état
d’une application qui dépasse nettement la « simple » violation du respect de la vie privée. Le
gouvernement chinois a fait développer, en 2014 déjà, une nouvelle technologie permettant de
détecter au niveau cérébral les variations dans l’état émotionnel des travailleurs dans une entreprise
ou dans un service public.
Le port d’un casque spécial muni de senseurs sans fil, permet d’analyser les ondes cérébrales
donnant la possibilité de détecter, le stress, la colère, la perte d’attention, la fatigue ou la
somnolence.
Selon les responsables des quelques entreprises qui ont déjà eu recours à ces dispositifs, leur
utilisation a déjà permis d’augmenter considérablement leur rentabilité. C’est évidemment cet
objectif précisé qui est visé, même si les concepteurs de cette innovation font avant tout état de
l’amélioration de la sécurité, par exemple pour les conducteurs de train ou les pilotes d’avion et leurs
passagers.
Cette technologie est également utilisée en médecine pour suivre l’état émotionnel et notamment
les pulsions agressives éventuelles des patients à l’hôpital.
Mais le projet NeuroCap, financé par le gouvernement de Beijing, ne va pas s’arrêter en si bon (?)
chemin, dans but de fournir à la Chine un avantage compétitif sur ses concurrents de par le monde.
Ce énième développement inquiétant dans le domaine des nouvelles technologiques souligne une
fois encore à quel point George Orwell avait juste avec son roman 1984.

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