Chantage numérique : un généraliste pris au piège du catfishing

Un médecin généraliste a récemment été victime de catfishing, où un individu crée un faux profil en ligne pour soutirer des informations compromettantes, avec la possible conséquence de chantage.

Le catfishing (litt. « pêche au poisson-chat »), ou cyberimposture, est une activité trompeuse par laquelle une personne crée un personnage fictif ou une fausse identité sur un réseau social, en ciblant généralement une victime spécifique. Cette pratique peut être utilisée à des fins financières, pour compromettre une victime d'une manière ou d'une autre ou pour la contrarier intentionnellement.

C'est un phénomène croissant qui n'avait pas encore été spécifiquement traité par l'Ordre des Médecins, bien que celui-ci ait récemment émis une mise en garde sur la cybercriminalité, notamment sur diverses formes de cyber-fraude telles que le phishing, le vishing, le smishing et d'autres.

Le smishing (hameçonnage par SMS) correspond à l'envoi de SMS ou messages WhatsApp frauduleux. Le vishing correspond à des appels téléphoniques frauduleux. Le phishing, ou hameçonnage en français, est une méthode de fraude par laquelle l’auteur envoie des courriers électroniques d’apparence légitime pour tenter de recueillir des informations personnelles et financières auprès des destinataires.

Il est primordial que les médecins soient vigilants quant à la sécurité numérique, non seulement en ce qui concerne la protection de leurs équipements informatiques et de leurs dossiers médicaux, mais aussi dans leur manière d'aborder les risques et attaques en ligne.

Dommage à la réputation

La victime en question, une médecin généraliste du Limbourg, a été ciblée en janvier 2020 lorsqu'elle a reçu une demande d'ami sur Facebook d'un certain "Pieter Smets" (un profil fictif). Après avoir entamé une conversation avec lui, elle a échangé des photos intimes, incluant des images d'elle-même.

Cependant, ces images ont par la suite été publiées sur un faux profil Facebook sous le nom de "docteur" suivi de son nom de famille. Alertée par cette violation de sa vie privée, elle a porté plainte, et l'individu derrière "Pieter Smets" a été identifié comme étant un homme de 56 ans, initialement identifié par les initiales G.M.

L'enquête a révélé que G.M. avait l'habitude de se faire passer pour d'autres en ligne, comme le rapporte le journal "Het Belang van Limburg". De plus, il avait partagé les photos de la victime dans deux autres conversations. Durant l'enquête, l'individu a tenté de faire chanter la victime. Cette dernière réclame maintenant 5 000 euros de dommages et intérêts.

G.M., pour sa défense, affirme que la médecin avait également envoyé ses photos à d'autres hommes et qu'il n'était pas le seul responsable de leur mise en ligne. Cependant, il semblerait que ce ne soit pas la première fois qu'il commet un tel acte.

S'il est reconnu coupable, G.M. pourrait être condamné à une peine de prison pouvant aller jusqu'à douze mois. La médecin, quant à elle, subit d'ores et déjà un préjudice significatif à sa réputation. Le verdict sera rendu le 10 octobre.

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