L’Intelligence Artificielle dope l’organisation du travail en hôpital

Au coeur de l’hôpital, l’Intelligence Artificielle (IA) prend doucement sa place en vue d’optimaliser l'organisation interne. Parmi les acteurs qui réfléchissent à cette évolution, Xavier Rouby, CEO d’Opal Solutions, s’y investit depuis plusieurs années et propose des solutions basées sur l'IA.

Développer des solutions de planification et de gestion des effectifs hospitaliers, prédire les flux de patients, les besoins en ressources humaines mais aussi en compétences spécifiques de ces effectifs humains, telles sont les solutions qu'un programme basé sur l’intelligence artificielle peut apporter à l'hôpital.

« Nous sommes présents dans une dizaine d’institutions en Belgique (presque dans tous les hôpitaux généralistes bruxellois) et on est dans une trentaine d’écoles paramédicales et infirmières tant du côté néerlandophones que francophones. On a un accompagnement personnalisé avec une intégration de tous les logiciels qui existent déjà dans l’hôpital. » rappelle Xavier Rouby.
Pour lui, les algorithmes doivent être auto-adaptatifs : « Avec nos outils, on peut avoir une excellente vue en temps réel quand les choses changent comme cela a été le cas durant le covid. Nous avions d'ailleurs proposé une solution aux hôpitaux à l'époque. Quand il faut 20% de temps supplémentaire pour soigner un patient, il faut en tenir compte. » 
Opal Solutions  travaille sur une roadmap de 3 ans qui inclus le programme Tremplin IA Wallon  (qui doit être terminé pour septembre) notamment avec DNAlytics mais aussi avec des chercheurs de l’UCLouvain et de l’ULB sans oublier le living lab WeLL et le Pôle Mecatech.
Deux solutions différentes
Aujourd’hui, la société propose la solution Careboard qui permet une gestion de l’activité hospitalière. Pour les cadres et les directions infirmières, les analyses sont simplifiées par la collecte des données de terrain et leur mise en forme statistique : ” Tout le monde dit qu’il manque des ETP et de personnel soignant. Il faut utiliser au mieux les compétences. C’est dommage de devoir encoder cinq fois quelque chose. Notre approche de l’IA est avant tout organisationnelle."
Une autre plateforme existe, « Interneo » qui permet aux responsables des stages et aux étudiants de communiquer à propos des besoins des stagiaires. 
La parole au terrain
La solution CareBoard est déjà installée dans plusieurs hôpitaux depuis 2016. Aujourd’hui, l’idée est de pousser les développements un cran plus loin en développant un module prévisionnel et adaptatif basé sur l’IA. La solution sera testée cet été par les hôpitaux pour une validation à l’automne.. « Elle peut être déployée dans les hôpitaux de toutes les tailles. Nous avons à notre disposition un grand nombre de données ( horaire, répartition, flux patient, mais aussi de données « humaines » comme le ressenti du personnel....). Nous avons une véritable vision de terrain qui repose sur les commentaires du personnel ( leur problème spécifique) et les données plus informelles. Notre volonté est vraiment de mettre en place des prédictions objectivées, qui ont du sens, et basées sur cette réalité de terrain. Cela fait trois ans que nous y travaillons. »
Pour Xavier Rouby, CEO d’Opal Solutions, on ne peut pas mettre un outil IA en place dans les hôpitaux si celui-ci ne tient pas compte des avis des premières lignes. « Il faut mettre l’humain au centre du système (médecins, infirmières, aide-soignantes, soutien logistique). »
Les médecins et les réseaux 
Les médecins ne sont pas oubliés dans la réflexion : « Historiquement, on entrait dans l’hôpital par les services de supports parce que le département infirmiers est le plus grand département d’un hôpital. Maintenant, comme les équipes sont pluridisciplinaires, on a de plus en plus d’interactions avec les médecins (salle de réveil, soins intensifs, quartier opératoire...). Les médecins vont être directement intéressés par nos évolutions. »
Évidemment, avec un tel outil, Xavier Rouby bénit l’arrivée des réseaux : « Les hôpitaux doivent pouvoir mettre en commun des données. Je suis un fervent supporter de l’Open Data, évidemment pas n’importe comment. Le but est d’améliorer la prise en charge du patient. »

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