La thérapie en ligne, partie pour rester ?

« Les téléconsultations en psychothérapie étaient déjà possibles en février 2020, mais très peu utilisées », explique dans les pages de Time le Dr Jay Shore, professeur à l’University of Colorado Anschutz Medical Campus et président du comité télépsychiatrie de l’American Psychiatric Association. « À l’université du Colorado, on dénombrait à peine 10 à 20 % de vidéoconsultations avant la pandémie. Aujourd’hui, ce chiffre est proche de 100 %. »

Mi-mai, l’American Psychiatric Association a sondé la fréquence du recours aux téléconsultations parmi ses membres avant et pendant la pandémie. Les résultats étaient pour le moins révélateurs : alors que 63,6 % des répondants n’avaient jamais recours à cette possibilité avant l’arrivée du covid-19, ce chiffre était tombé à 1,9 % après la survenue de la pandémie.

Si la transition s’est faite par la force des choses plutôt que par choix, cette nouvelle expérience a largement été accueillie avec enthousiasme. Il faut dire que les contacts par technologie interposée présentent nombre d’avantages : une consultation de 50 minutes n’est plus allongée par la durée des déplacements, les patients peuvent discuter avec leur thérapeute où ils le souhaitent et la durabilité du rapport soignant-soigné peut même s’en trouver améliorer. « Si vous devez déménager à l’autre bout du pays pour votre travail, vous pouvez toujours chercher un autre médecin pour gérer vos problèmes somatiques… mais changer de psychologue, c’est une toute autre paire de manches. Dans ce cas de figure, la consultation à distance a clairement l’avantage de permettre la continuité des soins », observe Lori Gottlieb, psychothérapeute basée à Los Angeles et auteur du livre « Maybe You Should Talk to someone ».

Le traitement en ligne de ces problèmes et d’autres présente toutefois aussi quelques inconvénients, comme par exemple le risque de rater certains signaux à cause du cadre restreint de l’écran d’ordinateur, souligne encore l’article publié dans Time.

« Qu’elle soit virtuelle ou non, la médecine vise toujours à améliorer la santé publique. Le domaine de la santé mentale, où les choses ne sont pas forcément aussi claires que dans d’autres disciplines, a toujours eu besoin de plus d’outils thérapeutiques… et à terme, la télémédecine pourrait bien s’avérer pour elle l’un des plus précieux. »

Lire aussi : 

Websie propose aux ados de se confier gratuitement sur Whatsapp avec leur psy

Hôpitaux psychiatriques : les suivis post-hospitalisation possibles à distance jusqu'au 31 décembre 2020

Les possibilités de téléconsultations élargies à d'autres spécialités (De Block)

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.