Plus de 800 médecins généralistes sont inscrits à ce nouveau site collaboratif et les hôpitaux sont aussi très curieux de la démarche comme à la Citadelle à Liège, à Charleroi ou encore au Mont Légia. Son fondateur : le docteur Kevin Boulanger, médecin généraliste en région liégeoise depuis 2011, maître de stage et collaborateur à l’Université de Liège.

« De plus en plus de jeunes médecins consultent notre plateforme. Ils ont une véritable culture de la collaboration digitale entre eux. Ils demandent plus facilement l’avis de leur confrère.” Le décor est planté. 

Le fondateur du projet WeLinkCare, le docteur Kevin Boulanger, médecin généraliste en région liégeoise depuis 2011, maître de stage et collaborateur à l’Université de Liège, met en réseau de manière innovante les acteurs de soins en connectant ceux qui connaissent et maîtrisent des savoirs à ceux qui les recherchent. « WeLinkCare est une grande salle de réunion multidisciplinaire : certains médecins ont des questions et d’autres ont des réponses à proposer. Souvent, ce sont les jeunes médecins qui posent des questions." Son idée grandit chaque jour: "Nous sommes entre 1500 et 2000 connexions par mois. Actuellement, 800 médecins généralistes. (Liège, Namur, Luxembourg, Hainaut, Bruxelles) sont inscrits... Nous avons de nombreux spécialistes qui s’intéressent à notre projet. Ils utilisent la plateforme pour partager leur expertise avec les médecins généralistes."

Ce projet, il le mène sur fonds propres: "Je l'ai fait connaître en participant à des Glems ou des Congrès et en écoutant les remarques ou conseils des autres médecins pour l'améliorer constamment."

Améliorer les soins de santé
Sa volonté en lançant ce projet est claire: "Je souhaite augmenter la qualité du système de soins de santé en créant des liens au sein de la première ligne de soins, des ponts avec le milieu hospitalier et un rapprochement avec le monde de l'aide aux soins. Par ailleurs, j’anime des séminaires 1/15 pour les jeunes médecins généralistes en formation via à l’Université de Liège et je tiens à ce que cette transmission s'installe dans la durée et l'échange."

Il donne un exemple concret en la matière: "J’ai fait deux ans de chirurgie avant de faire la médecine générale. J’ai acquis beaucoup de gestes techniques. De nombreux assistants sont intéressés par ces gestes et à présent je les filme et je les partage. Pour moi, le médecin n’est plus au centre de tout, il fait partie d’un maillage fort dont nous avons-nous aussi énormément à apprendre des autres disciplines. En matière de soins de plaie, de décrochage scolaire, d’abord de la précarité, soins palliatif et même un regard éthique et sociologique de notre propre partique"
Le concret du terrain et de l'acte
La plateforme est accessible gratuitement aux acteurs de soins. Ils peuvent y découvrir des capsules vidéos dédiées à des thématiques spécifiques ou des formations : « Nos soins de santé sont fondés sur le paradigme de la science. Une grande partie de nos décisions quotidiennes (individuelles et institutionnelles) prennent racine dans des études scientifiques reconnues. De nombreuses ressources scientifiques d’accès faciles existent aujourd’hui tel que PubMed, le BMJ , Prescrire, EBM practice net, etc…. mais chacune de nos décisions s’appuie également sur deux autres aspects tout aussi important : l’avis du patient lui-même ainsi que notre propre expérience de soignants. C’est là que le site apporte une réelle plus-value tout à fait complémentaire à la science : le partage de nos expériences, du savoir-faire, de notre connaissance fine du réseau qui nous entoure...

Les hôpitaux très intéressés
Les généralistes ne sont plus les seuls acteurs de soins à se pencher sur ce projet: « Les institutions hospitalières s’y intéressent pour les hospitalisations à domicile ou pur créer plus de cohérence entre nos paradigmes respectifs de ce qu’est la santé. L’hôpital de la Citadelle a publié 15 vidéos entre 2 et 15 minutes sur l’assistance ventilatoire parfaitement applicable au domicile. Ce n’est qu’un exemple, mais il traduit le besoin d’informations concrètes parce que les patients "BPCO" sortent de plus en plus tôt. Le centre hospitalier de Charleroi fait la même chose avec les patients concernés par l’hémodialyse. Cela permet de créer du lien entre la première et la seconde ligne.”
Autre exemple, "un Glem de médecins généralistes de la région de Huy est allé voir un urgentiste du CHR de Huy à propos des chocs anaphylactique lors du lancement de la vaccination covid à grande échelle dans notre pays. Tous les centres de vaccination se sont emparés de notre vidéo. Cette capsules à été  visionnées par des dizaines de confrères en attentes de ce genre d’information, seul ou lors d’un GLEM"
Nul doute que ce projet a encore une longue vie devant lui quand on voit toutes les applications concrètes potentielles sur le terrain...