Intelligence artificielle: un plan à 20 milliards pour une "IA" fabriquée en Europe

La Commission européenne a présenté vendredi un plan élaboré avec les États membres pour favoriser le développement et l'utilisation de l'IA (intelligence artificielle) en Europe, ambitionnant de dégager au moins 20 milliards d'euros d'investissements privés et publics d'ici à la fin de 2020.

Le chiffre de 20 milliards avait déjà été cité par la Commission européenne en avril dernier lorsqu'elle avait présenté son approche visant à stimuler la compétitivité du Vieux continent en la matière. 

Le plan élaboré ces six derniers mois propose des actions communes entre les États membres, la Norvège, la Suisse et la Commission européenne dans quatre domaines: l'accroissement des investissements, la disponibilité de davantage de données, la culture des talents et les garanties de confiance. 

L'UE veut devenir «un acteur régional de premier plan pour une IA éthique, sûre et de pointe», a assuré Andrus Ansip, commissaire européen pour le marché unique numérique. Pour ce faire, elle doit remédier à la faiblesse et la fragmentation des investissements qui caractérisent son secteur de l'IA, par rapport à d'autres régions du monde telles que les États-Unis et la Chine.

En complément des investissements nationaux, la Commission va investir 1,5 milliard d'euros d'ici à 2020, soit une augmentation de 70% par rapport à la période 2014-2017. 

La priorité a été donnée à des domaines d'intérêt public tels que les soins de santé, les transports et la mobilité, la sécurité et l'énergie.

D'ici à la mi-2019, tous les États membres devraient avoir élaboré des stratégies nationales indiquant les niveaux d'investissement et les mesures de mise en œuvre prévus.

Un nouveau partenariat pour la recherche et l'innovation dans le domaine de l'IA sera mis en place pour encourager la collaboration entre le monde universitaire et l'industrie en Europe, et définir un agenda de recherche stratégique commun pour l'IA.

Le plan soutiendra les jeunes pousses, la création de centres d'excellence en réseau, des espaces de données communs, tout en veillant à la protection des données, selon la Commission. Il envisage aussi une base de données commune d'images médicales anonymisées, fondée sur les dons des patients, afin d'améliorer les diagnostics et le traitement du cancer grâce à l'IA. 

Face à la pénurie de professionnels des TIC, des bourses d'études seront octroyées dans le domaine de l'IA, qui devrait aussi figurer dans les programmes d'enseignement d'autres disciplines, telles que le droit.

Vu les questions éthiques soulevées par l'IA (comme la partialité dans la prise de décisions), un groupe européen d'experts, composé de représentants des milieux universitaires, des entreprises et de la société civile, travaille sur des lignes directrices. Une première version de leurs travaux sera publiée d'ici à la fin de l'année et les experts présenteront leur version finale à la Commission en mars 2019.

Pour le prochain budget à long terme de l'UE (2021-2027), la Commission a déjà proposé d'investir au moins 7 milliards d'euros au titre du programme ‘Horizon Europe’ et du programme pour une Europe numérique.

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