L'IA générative pourrait augmenter le PIB belge de 45 à 50 milliards dans les dix ans

L'intelligence artificielle (IA) générative pourrait à elle seule augmenter le produit intérieur brut (PIB) de la Belgique de 45 à 50 milliards d'euros (+9%) au cours des dix prochaines années, ressort-il mardi d'une étude réalisée à la demande de Google. Le secteur le plus susceptible de bénéficier d'avantages économiques est celui des services, cette technologie permettant d'augmenter et d'améliorer les capacités humaines.

Au total, l'IA générative jouera un rôle dans jusqu'à 3,6 millions d'emplois en Belgique et devrait aider la plupart des emplois (64%) en automatisant certaines tâches, d'après cette étude. Pour Google, "environ 63% des travailleurs concernés, tels que les juristes, les scientifiques et les ingénieurs, sont susceptibles d'avoir un niveau d'études plus élevé. Une plus petite partie des emplois (7%) pourraient voir plus de la moitié de leurs tâches automatisées par l'IA générative."

D'après la filiale belge du géant technologique américain, 85% du potentiel économique de l'IA générative réside dans les secteurs des services.

L'IA générative peut aider à relever des défis sociétaux tels que le changement climatique et la pénurie de main-d'œuvre dans le secteur des soins de santé, illustre Google. Avec d'autres solutions numériques, elle devrait permettre de réduire les émissions de CO2 de la Belgique de 25 à 30% d'ici 2050. La technologie offre des solutions à l'augmentation des dépenses de santé et à la pénurie de main-d'œuvre. Elle permet notamment une automatisation des tâches administratives et une amélioration des soins aux patients, y compris une meilleure détection des maladies complexes et rares, développe-t-on.

Un retard de cinq ans dans la réalisation des avantages de productivité de l'IA générative entraînerait par contre une croissance plus lente du PIB et réduirait potentiellement l'impact sur dix ans à 10-12 milliards d'euros, met en garde Google. 

En 2023, 30% de la population belge a utilisé cette technologie au moins une fois, tandis que 14% des entreprises ont adopté au moins une technologie d'IA dans leurs activités. D'ailleurs, environ 20 à 30% des activités professionnelles actuelles en Belgique pourraient être automatisées par l'IA générative, pointe encore Google. 

"De nombreux Belges ont déjà adopté la technologie pour en tirer profit", constate Thierry Geerts, le directeur de la filiale belge de l'entreprise américaine. "Mais notre main-d'œuvre a besoin de plus qu'une simple mise à niveau numérique et il existe un besoin généralisé de requalification", souligne-t-il. 

Trente pourcents des travailleurs belges pensent que l'IA changera complètement ou légèrement leur travail. Ces 700.000 personnes s'attendent à devoir se remettre à niveau ou suivre un certain type de formation au cours des cinq prochaines années pour cette raison, ajoute le patron de Google en Belgique. 

"En Belgique, nous n'avons pas de pétrole, mais nous avons des cerveaux. Notre meilleure matière première se trouve à 1,70 mètre du sol, dans la tête de nos talents", abonde le Premier ministre Alexander De Croo. "En partant de ce constat, nous pouvons voir l'IA comme une menace directe. Ou comme une intelligence augmentée qui nous aidera à nous détacher des tâches répétitives pour nous concentrer sur la vraie valeur humaine ajoutée : la créativité, l'analyse, l'esprit critique". 

Pour le Premier ministre, l'IA "peut complètement débloquer les capacités de nos entreprises et de nos PMEs dans les années à venir".

Les petites et moyennes entreprises belges, qui représentent 61% de l'emploi total, sont cependant à la traîne par rapport aux grandes entreprises. Les PME étaient en effet seulement 13% à avoir adopté cette nouvelle technologie l'an dernier, contre près d'une grande entreprise (48%) sur deux.

Au niveau de l'UE, la Belgique se classe toutefois respectivement au 4e rang pour l'adoption de l'IA toutes entreprises confondues et au 5e pour les PME.

"L'adoption de l'IA générative dans nos entreprises contribue de manière significative à créer des opportunités d'innovation", encourage Mathieu Michel, le secrétaire d'État à la Digitalisation. "Afin d'exploiter ce potentiel, nos entreprises doivent être accompagnées dans l'application du nouveau cadre réglementaire (AI Act) que nous avons réussi à faire adopter avec la Présidence belge du Conseil de l'UE", plaide-t-il.

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