« Il faut un cadre médical clair pour encadrer l’usage des données » ( Dr G.Bejjani )

Postposé trois fois à cause du covid, ce 17 septembre, l'ABSyM Bruxelles organisait finalement son Symposium professionnel des médecins ouvert par Benoît Collin, administrateur général de l’Inami. Le Dr Bejjani, Président de l’ABSyM Bruxelles et organisateur de l’événement nous en résume l’essentiel.

Au programme notamment «The future of HealthCare : metaverse, Big Data etc...» avec Koen Kas, HealthCare Futurist, les «Réseaux Hospitaliers et réformes en cours» avec Didier Delval, CEO CHWAPI Tournai, administrateur ABDH-BVZD, la co-gouvernance dans le cadre des réformes en cours» avec Donald Claeys, chirurgien, Secrétaire Général du GBS, «Quelles perspectives d'utilisation pour les données de santé ?» avec Damien Bertrand, DNALytics, UCL, l’«Apport du digital pour le soignant et pour le patient» Fabian Dupuis, Jonathan Jacqmin, Microsoft. 

Pour Gilbert Bejjani, Anesthésiste, Président de l’ABSyM Bruxelles : « Il faut le bon soin au bon endroit. On voit que le patient veut l’innovation comme l’a expliqué Koen Kas. On voit aussi l’importance du changement du financement des hôpitaux comme l’a expliqué Dider Delval qui se trouve au coeur de la transformation du réseau avec le Chwapi. Jusque-là pour l’instant, les réseaux ne peuvent agir qu’au niveau logistique, de la formation et de l’administratif. Je remarque que l’évolution des services médicaux n’est pas encore concernée par les réseaux et cela n’arrivera que lorsque le financement à la journée justifiée passera à celui de la pathologie, avec un financement médical complémentaire à celui des hôpitaux. »

Les médecins et les databases
Pour le Dr Gilbert Bejjani, l’urgence est vraiment dans le « besoin des réformes et l’importance de suivre le Value Base.  La prévention, c’est du Value Base, cela coûte toujours moins cher que les soins. Tout en insistant sur le fait que les soins, il faut toujours des personnes spécialisées pour le faire. »
Les datas et l’IA seront importantes pour l’évolution de la médecine et des soins : « Les capacités d’aide d’un dossier intégré facilite grandement la collaboration entre les acteurs de soins. Il faut un cadre médical clair pour encadrer l’usage des données sans quoi cela n’ira pas. Il faut que les médecins sachent ce que l’on met dans une database et la finalité de cette dernière. »

L’évolution de la Roadmap santé
Il a aussi retenu un élément important de l’exposé du «Bilan et perspectives des Roadmap eSanté» de Thibaut Duvillier, Administrateur général adjoint Banque Carrefour de la Sécurité Sociale, Plateforme eHealth, Professeur invité ULB : « Les enjeux sont énormes. Ils sont en train de faire évoluer cette roadmap pour avoir cette intégration du partage des données. Quand on l’écoute, on ne peut qu’attendre des avancées sur le dossier patient unique ...Je souhaite que l’on avance sur le dossier patient unique même si certains évoquent le risque de monopole. Je pense pourtant qu’il y a une nécessité en la matière. » dit Gilbert Bejjani qui est  aussi revenu sur l’exposé «De l’accréditation des hôpitaux à l’intégration du système de santé» avec Denis Herbaux, et Mathieu Louiset, (PAQS) : « Les normes de qualité cliniques sont très importantes. Il faut bien y réfléchir et l’intégrer mais pour l’instant les PROM ne sont jamais mesurés ou affichés. »

Une place à l’innovation
Si actuellement, les réformes de l’hôpital de jour ne semblent pas avancer dans le bon sens selon Antares, le Dr Gilbert Bejjani défend une vision claire : « Nous avons une vision des honoraires, de la place des médecins dans un projet de soins.. Il y a « le Cure » et « le Care » où l’on voit bien la place de la prise en charge intégrée du patient, et de des déterminants sociaux de la santé mais dans une vision des soins, quand le projet de santé est centré sur le Value Base cela laisse une place à la prévention et à la première ligne. Cela ne veut pas dire qu’on peut se passer d’une seconde ligne hautement spécialisée et technique qui doit être financée correctement. 

Enfin, il faut garder une large place à l’innovation qui aujourd’hui sauve des vies. Ces réformes doivent amener à trouver de l’efficience pour diminuer l’inflation du travail inutile ou fatiguant et la dilution des ressources humaines. L’Absym défend un projet centré sur le patient mais qui est aussi avec une dynamique où le médecin garde une place essentielle. »

A noter qu’un atelier spécifique concernait le bien-être des soignants avec les Dr Caroline Depuydt et Pierre Portevin mais aussi Jean-Marc Desmet qui se sont penchés sur le besoin de soigner les soignants aussi. Un sujet qui est plus que jamais d’actualité dans les couloirs des hôpitaux et dans le quotidien des médecins

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