L'année 2023 marque la clôture de la 8ème édition du MedTech Accelerator, soutenue par le FEDER. Pour rappel, cet accélérateur aide les porteurs de projets MedTech à dérisquer le développement d'un dispositif médical qui soit socialement souhaitable, techniquement réalisable et économiquement viable. « Étant donné que la santé humaine est en jeu, il n'est pas simple d'innover dans ce secteur fortement réglementé et naturellement réticent à la prise de risque. Depuis 2016, nous avons accompagné 64 solutions : 70 % sont des startups toujours actives en 2023, et 26 % des projets sont dédiés à la prévention. À noter que 40 % de ces solutions sont élaborées par des universitaires et des hautes écoles. Cela a contribué à la création d'au moins 125 ETP ces dernières années », explique Myriam Dieleman, conseillère chez Hub.brussels.

Moveup et Spentys

De grands noms figurent parmi les alumni de l’Accélérateur : en 2022, Moveup est devenue la première application médicale remboursée par l’INAMI. Lys Medical a remporté le prix Galien Medtech en 2023, et les cofondateurs de Spentys ont été listés dans le classement 30under30 Forbes Europe Science & Healthcare de 2023.

Des solutions "hard medical device"

Cette année, 5 solutions ont intégré le programme : « C'est une première depuis plusieurs années, les solutions "hard medical device" ont surpassé les solutions connectées (4 projets sur 5). Les projets sont portés par de jeunes entrepreneurs, issus d’universités et de hautes écoles tels que ULB, VUB, KUL, UClouvain, ECAM, Solvay Business School. Les domaines thérapeutiques couverts sont variés : cardiologie, orthopédie, chirurgie, troubles de l'apprentissage, femtech... »

Récompenses

Après une matinée de présentations, le jury a délibéré. Les grands gagnants sont : « Stellar Closure », qui a remporté le Prix du Jury, et « Aetech », qui a reçu le Prix du public. Qui sont-ils ?

• AETECH - "Adaptive ECMO to Enhance Cardiac Healing" : porté par Chloé Goemans (ingénieure biomédicale), Nicolas Baeyens (responsable du laboratoire de physiologie et pharmacologie de l’ULB) et Frédéric Vanden Eynden (chef du service de chirurgie cardiaque de l'Hôpital Erasme) : « L'ECMO est une assistance cardiaque et respiratoire externe qui maintient en vie les patients souffrant d'une pathologie cardiaque grave. En contournant le cœur, elle peut compromettre le processus de guérison. Pour pallier ce problème, nous avons conçu une nouvelle ECMO qui s'ajuste aux besoins du patient, permettant ainsi au cœur de fonctionner et de se régénérer. De plus, elle facilite la récupération en optimisant le sevrage du patient. »

• Stellar Closure : Allan Javaux (PDG), Luc Joyeux (chirurgien pédiatrique au Texas Children’s Hospital), Frederic Gernaij (expert financier), Kyun Thibaut (ingénieur chez Covartim) : « Notre vision est d'innover en collaboration avec les professionnels de la santé pour améliorer la qualité de vie des patients. Lors d'une chirurgie laparoscopique, les chirurgiens effectuent de petites incisions sur l'abdomen. Ces incisions, de par leur taille, sont difficiles à refermer avec les outils traditionnels, allongeant le temps d'intervention et parfois avec un résultat médiocre. Nous proposons donc un dispositif médical qui aide les chirurgiens à fermer ces incisions de manière sûre, rapide et intuitive. »

Les trois autres entreprises en lice étaient :

• Bioease : Jonas Marchal et Marius Joly (étudiants ingénieurs en Master 2 en ingénierie de la santé à l'Ecam), Olivier Cartiaux (coordinateur du cursus d'ingénierie de la santé à l'Ecam) : « Notre guide de coupe vise à standardiser la transplantation du tendon provenant d'un donneur décédé et son implantation chez un patient. Actuellement, cette procédure manque de précision. Nos prototypes ont été validés par un chirurgien et par les collecteurs de la banque d'os. »

• HECATERIS : Geraud t’Serstevens (chef de projet), Louis Daisomont (ingénieur logiciel) et Lorene Brize (psychologue spécialisée dans la prise en charge d'enfants dyspraxiques) : « Les enfants dyspraxiques rencontrent des difficultés pour apprendre à écrire. L'utilisation d'un ordinateur est souvent la meilleure alternative, mais la plupart des solutions disponibles ne sont ni adaptées aux enfants ni spécifiquement conçues pour la dyspraxie. Hecateris offre une plateforme ludique et sur mesure, avec des défis, des jeux, des récompenses et une multitude de paramètres ajustables. »

• MiraPulse : Idris Mughal (fondateur) et Antoine Podvin (ingénieur biomédical) : « La mission de MiraPulse est de soulager les douleurs intenses associées aux règles. L’équipe ambitionne de créer VEA, un dispositif médical qui se base sur une technologie avancée d’électrostimulation ciblant les nerfs responsables de la douleur. La startup vise un impact social positif, en particulier sur le bien-être des femmes. »