Salon CES à Las Vegas - La 5G ou le rêve de la tech, si proche et si lointain

A la grand-messe des gagdets hi-tech de Las Vegas, la 5G est sur toutes les lèvres, mais sur bien peu d'appareils. Le Consumer Electronic Show (CES) va néanmoins apporter du carburant à l'imagination, la nouvelle génération de téléphonie mobile ayant le potentiel de modifier en profondeur nos façons de circuler, de produire ou de nous soigner. 

Dans le monde, une vingtaine de pays ont déployé des réseaux 5G, selon Qualcomm. Le fabricant américain de puces estime que 2,4 milliards d'abonnés peuvent théoriquement utiliser la 5G, selon l'endroit où ils se trouvent - et s'ils ont un téléphone adapté.

«Beaucoup de smartphones 5G vont être dévoilés au CES, ainsi que des ordinateurs portables et des tablettes», estime Mikako Kitagawa, analyste chez Gartner. «Mais il faudra peut-être attendre le printemps ou l'été pour qu'ils soient disponibles.»

Les amateurs de jeux vidéo et de série seront les premiers gagnants: télécharger un film en 4K prendra quelques secondes, même sans wifi.

«A court terme, les vidéos vont gagner en résolution. Puis la 5G permettra de créer des contenus plus immersifs. Sur le long terme, elle peut aider à réaliser des hologrammes qui seront plus interactifs», énumère Jefferson Wang, spécialiste de la 5G chez Accenture.

En Corée du Sud, pays le plus avancé au monde en utilisation de la 5G, les abonnés «peuvent par exemple avoir un rendez-vous virtuel avec une star de la K-pop (pop coréenne, ndlr)», mentionne-t-il.

«La 5G va entrer dans une phase commerciale», assure Steve Koenig, vice-président de la Consumer Technology Association, qui organise le show annuel. «Il y aura beaucoup d'appareils compatibles, comme des lunettes à réalité augmentée». 

La réalité augmentée, gourmande en bande passante, permet de projeter des images sur un lieu réel, comme par exemple un meuble virtuel dans son salon ou du maquillage sur son visage, via un smartphone.

La 5G devrait aussi faire décoller la réalité virtuelle (VR). Jusqu'à présent, les casques immersifs n'ont pas conquis la grande consommation, notamment à cause de leur prix et des problèmes de nausée.

«La 5G va réduire la latence et donc les nausées, démultiplier les possibilités en termes d'applications et permettre de connecter plusieurs appareils à la fois», considère M. Wang.

Mais il va encore falloir au moins deux ans avant que ces réalités augmentée ou virtuelle ne prennent corps dans nos quotidiens, selon les experts.

La 5G, c'est la promesse (ou la menace) du tout connecté, avec une explosion de la circulation des données, en termes de volume et de vitesse.

Elle doit faciliter le développement des voitures sans conducteurs, qui pourront échanger des données entre elles - et potentiellement avec le mobilier urbain - sans passer par les serveurs.

Côté santé, «la 5G permet des choses très sophistiquées, comme la chirurgie à distance, qui nécessite des très hauts débits et une latence ultra faible», explique John Smee, vice-président de Qualcomm responsable de la recherche sur la 5G.

«Mais on voit aussi les médecins avec des tablettes et bientôt la réalité augmentée pour avoir toutes les informations à portée de main quand il faut prendre des décisions. C'est le meilleur des deux mondes», ajoute-t-il.

L'internet des objets se matérialise déjà, mais la 5G doit lui apporter une autre dimension. «On va assister à une prolifération des appareils connectés, au-delà du smartphone», prédit John Smee.

Au CES, la start-up coréenne Linkflow propose de tester sa dernière «caméra-collier», qui permet de filmer ses vacances en 360°, voire de les diffuser en direct, via la 5G.

Un autre exposant, Innowave, a équipé d'une puce 5G son traqueur miniature, qui peut servir à «localiser sa voiture sur le parking ou son enfant en mouvement».

Selon Jefferson Wang, nous allons passer de l'ère de la convergence, où le smartphone sert aussi bien d'ordinateur que de lecteur de musique, à celle de la divergence, où d'autres objets et accessoires connectés nous évitent de regarder constamment l'écran dans nos mains.

«Le smartphone sera toujours essentiel, mais certaines fonctions vont pouvoir en être extraites et incarnées par de nouveaux produits», analyse-t-il. "Ils vont nous emmener vers un monde post-smartphone."

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