Téléradiologie : « Qui sera responsable si une erreur de lecture est commise ? »

Est-il normal que des hôpitaux belges confient l’analyse d’examens de radiologie à des sociétés spécialisées belges ou étrangères ? Wissam Bou Sleiman, président de l’association Hospitals.be, s’interroge sur la facturation de ces examens de téléradiologie et sur la responsabilité juridique en cas de problème.

Le président de l’Association belge des hôpitaux (Hospitals.be) constate que certains hôpitaux sous-traitent l’analyse des examens d’imagerie médicale à des prestataires qui ne sont pas attachés à leur structure. « Cette évolution s’explique par la surcharge de travail à laquelle certains services de radiologie doivent faire face, par la difficulté d’engager des radiologues et par l’allongement des délais d’attente pour obtenir un rendez-vous dans certains hôpitaux… », explique Wissam Bou Sleiman. Il s’inquiète des conséquences de cette sous-traitance pour le patient. « Un patient se rend dans un hôpital parce qu’il le connaît de réputation ou y a été envoyé par son généraliste ou son spécialiste. Il s’attend à être pris en charge par des prestataires de soins qui travaillent dans l’institution, pas par des personnes qui exercent à des centaines ou des milliers de kilomètres. Quid, d’ailleurs, des compétences professionnelles de ces personnes ? Sont-elles vérifiées ? Qui sera responsable si une erreur de lecture est commise ? »

Conventions particulières
Selon nos informations, la réglementation actuelle permet tout à fait à des hôpitaux de confier la lecture (première ou deuxième) à un service de radiologie d’un autre hôpital ou d’un cabinet de radiologie externe situé en Belgique ou à l’étranger.
L’hôpital belge facture les examens à l’Inami et paie le prestataire externe, qui reçoit un pourcentage des honoraires.
Quid de la responsabilité ? Elle est assumée par le service qui externalise la demande d’analyse de l’examen d’imagerie.

Les hôpitaux signent des conventions avec les services externes, dans lesquelles sont reprises des règles de déontologie et qui actent la reconnaissance professionnelle des prestataires (inscription à l’Ordre des médecins, diplôme européen, numéro Inami ou équivalent).

Plusieurs sociétés de téléradiologie sont actives dans notre pays et à l’étranger et déchargent les hôpitaux d’une partie de leurs activités d’analyse en imagerie médicale. Ce fonctionnement doit-il être réglementé davantage ?

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Derniers commentaires

  • Gilbert BEJJANI

    12 septembre 2025

    Mais n'est-ce pas déjà de la (télé) radiologie aussi en Belgique ?
    Avec des technologues sur place et des radiologues à distance, notamment la nuit ou pour de multiples sites distants ?
    Il faut se rendre à l'évidence, comme c'est précisé par l'article, si le médecin est contractuel et qu'il a un droit d'exercer en Be, cela suffit me semble-t-il pour autant qu'il y ait un radiologue sur place pour les prestations qui le réquièrent. Les règles d'accès pour prester en Belgique sont bien définies.
    Et l'IA n'est meme pas encore là pour réduire le besoin

  • Julien Lemaire

    11 septembre 2025

    Je poserais volontiers une autre question : est-il normal que les hôpitaux belges doivent faire face à telle pénurie de radiologues? ». Peut être est ce le fond du problème à solutionner.
    Quand à la télé radiologie elle même, il y a certes certaines choses à mettre en place sur la forme, mais n’est il pas de la responsabilité du demandeur de savoir analyser lui même le scanner qu’il demande, la radiographie, … Ou faire vérifier cet examen par le spécialiste concerné par la pathologie suspectée ? ( urgence abdominale, thoracique, urologique). Ceci éviterait de se cacher derrière la recherche d’une responsabilité quelconque dans le retard ou l’erreur diagnostique. Combien de fois m’est il arrivé de trouver des éléments diagnostics non mentionnés, ou n’ai pas été d’accord avec le radiologue sur site… Rappelons que les examens paracliniques ne sont pas nécessairement le « super stéthoscope » du médecin. D’où la nécessité d’enseignement aux jeunes de première ligne…