Après la biotech, la Flandre veut devenir un leader européen dans le domaine de l'agetech

La Flandre a pour ambition de devenir un leader européen en matière d'agetech, c'est-à-dire les nouvelles technologies liées au vieillissement de la population, un domaine très dynamique au nord du pays. Son objectif est en effet d'en faire un domaine d'excellence, à l'image de ce qui est déjà valable pour la biotech. La scale-up anversoise Nobi, présente ces derniers jours à Las Vegas au salon Consumer Electronics Show (CES), a d'ailleurs investi dans un accélérateur européen, appelé Birdhouse et installé en Belgique dans cette perspective.

Plusieurs entreprises européennes y ont également injecté des fonds, aux côtés également de sociétés belges mais aussi de la Société fédérale de participations et d'investissement (SFPI), le bras financier de l'Etat belge. De nombreuses nouvelles structures actives dans le secteur y sont formées pour (tenter de) devenir des acteurs établis dans les années à venir. 

Les sociétés étrangères viennent collaborer en Flandre, permettant aux entreprises flamandes de profiter de leur savoir-faire. "On essaie de faire venir les meilleures start-ups pour joindre nos forces ici", explique Roeland Pelgrims, le CEO de Nobi, une société ayant développé des lampes truffées d'intelligence artificielle, qui préviennent et détectent les chutes de personnes âgées. Une avancée qui permet à certaines d'entre elles de passer leurs vieux jours chez elles plutôt qu'en institution.

La présence de l'entreprise anversoise à Las Vegas n'est d'ailleurs pas un hasard. Après une première participation au salon en 2023 et avoir connu une année "exceptionnelle", surtout aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, elle a investi plus de 160.000 euros dans un imposant stand, situé juste à côté de celui (l'un des plus grands de la foire) de l'AARP, le plus grand groupe d'intérêt américain pour les personnes âgées.

Nobi y a présenté une extension de sa gamme et le passage de la prise en charge des personnes âgées en institution (maisons de repos, hôpitaux, etc.) vers "l'énorme" marché américain des consommateurs avec l'objectif de leur permettre de vieillir à domicile. Elle espère donc pouvoir se développer davantage encore aux Etats-Unis, mais pas que.

Le CES a une portée globale, insiste Roeland Pelgrims, qualifiant cette édition de 2024 de "grand succès" avec de nombreuses marques d'intérêt et des contacts de "haute valeur" avec des CEO ou des directeurs financiers, avec de grandes entreprises américaines ou asiatiques du secteur de la tech ou des télécommunications qui pourraient intégrer Nobi dans leur portefeuille. "Le retour sur investissement est hors catégorie!", assure le patron anversois.

Dans ses contacts professionnels durant le salon, il a en tous les cas pu se vanter d'avoir obtenu des résultats "révolutionnaires" au cours des six derniers mois, en collaboration avec le National Health Service (NHS) britannique. En travaillant avec le personnel soignant dans les maisons de repos, la société a ainsi réussi à prévenir 4 chutes sur 5, faisant passer l'approche de la santé d'une version curative à préventive.

Qui plus est, l'agetech a de beaux jours devant elle et est en pleine croissance. En Europe, un cinquième de la population a en effet plus de 65 ans et ce taux ne va faire que progresser dans les années à venir. D'ici 2040, cela représentera un quart de la population. La part de l'agetech sur le Vieux continent a été estimée à 2,8 billions d'euros l'année dernière par l'expert belge en la matière Dirk Schyvinck. Cela équivaut au PIB d'un pays comme la France.

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