Charleroi pousse la communication digitale entre MG et infirmiers 

Au Pays Noir, le SISD et le RLM sont des partenaires très privilégiés, le premier étant présidé depuis avril par le Dr Pierre Bets, MG à Jumet. Ils ont récemment composé des tandems MG + infirmier, qui ont testé la nouvelle version expérimentale du journal multidisciplinaire du Réseau Santé Wallon (RSW). L’enjeu : une circulation efficace d’infos entre intervenants. 

« Au SISD/RLM, nous voulons clairement intensifier la communication digitale entre prestataires. Pour ce faire, nous aspirons à un outil informatique dynamique, qui alerte ses usagers de changements dans les données du patient, par exemple, ou permet des réunions virtuelles… », entame Christelle Demat, promotrice du RLM. 

« En juin, nous avons exposé à l’AViQ notre vision du ‘journal partagé idéal’, comme d’autres structures de soins à domicile, puis revu l’administration fin 2019. Il se trouve que le Réseau Santé Wallon travaillait à un ‘RSW 2.0’, incluant des avancées sur son journal qui correspondaient, pour partie déjà, à nos désidératas. Nous avons donc eu des contacts et organisé un test de ces avancées, en conditions réelles. »

Le SISD a composé une demi-douzaine de tandems MG + infirmier, en soignant l’échantillon : il a veillé à impliquer des professionnels déjà sensibilisés à l’e-santé et au partage de données, employant des logiciels de diverses marques et possédant des patients en commun sur le RSW. 

« Les tests se sont clôturés en octobre. L’avis général est positif », indique Christelle Demat. « Les participants ont rapporté rencontrer moins de bugs qu’avant au stade de la connexion, parlé d’un fonctionnement intuitif, dit avoir apprécié la catégorisation des notes déposées dans le journal (la progression tient à des ‘filtres’ permettant de trier les contenus pour ne pas devoir faire défiler tous les messages) … » 

Pour notre interlocutrice, manquent les notifications. « L’idéal, ce serait d’être alerté quand un changement est apporté au dossier d’un patient par un collègue - peut-être via des moyens différents selon l’urgence et l’importance du changement. » 

Reste un gros écueil à franchir : hormis les DMI des généralistes, les logiciels métiers de première ligne n’ont hélas pas implémenté la connexion directe au RSW (*), au grand regret de celui-ci. « Les softs infirmiers, par exemple, sont plus branchés facturation que gestion de dossier », illustre Christelle Demat. « Tant qu’on ne fixera pas de critères de labélisation qui contribuent au partage de données pour les soins, leurs concepteurs les développeront mais en suivant des priorités bien à eux – qui ne portent pas forcément sur ces échanges digitaux que nous, nous voulons booster… » Echanges qui, à l’heure où l’on parle beaucoup de délégation de tâches dans les soins primaires, vont pourtant s’avérer de plus en plus importants…

(*) les services du RSW leur sont ouverts via le portail rsw.be, mais cela représente plus de manipulations que s’ils pouvaient y accéder à partir de leur logiciel professionnel 

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