Aux Etats-Unis près des deux tiers des facultés de médecine ont intégré des formations à l’utilisation des outils de la téléconsultation dans le cursus des étudiants. En Belgique, les facultés de médecine n’offrent pas encore de cours spécifiques, alors que la génération « Digital Native » s’est installée sur les bancs académiques.
Une formation spécifique
Alors que la régulation, l’expertise, l’assistance et la surveillance font déjà partie des pratiques de télémédecine traditionnellement enseignées, la téléconsultation, bousculée par les nouveaux outils du numérique, nécessite un enseignement particulier.
Selon l’American Association of Medical Colleges, 58% des facultés de médecine américaines ont déjà intégré des cours spécifiques de téléconsultation dans le cursus de leurs étudiants (soit +50% en 3 ans). L’examen clinique virtualisé, le monitoring en temps réel, l’anamnèse à distance avec des objets connectés, ces nouvelles pratiques nécessitent de développer des compétences particulières, aussi singulières que celles qu’on acquiert au chevet du malade.
Des guidelines à élaborer
L’essor de la téléconsultation pose la question de la qualité des soins donnés. l’American Telehealth Association souligne ainsi qu’une évaluation sur base de standards devient indispensable, pour permettre l’adhésion des assureurs et des hôpitaux, mais aussi pour assurer à la télémédecine sa durabilité et son intégration dans les parcours de soins.
Le retard européen
Ni le cadre légal ni les champs d’application ne sont pour le moment définis en Belgique, l’OMS et la Commission Européenne recommandent pourtant d’accélérer le développement de la télémédecine.
Avec la récente réforme des études de médecine (régionalisation et passage de 7 à 6 ans), nos universités ont pourtant une occasion en or à saisir pour redessiner la formation médicale et prendre le train de la e-santé, avec pourquoi pas la création d’un certificat interuniversitaire en télémédecine.
Rappelons enfin que le dernier rapport du Comité Permanent des Médecins Européens sur la télémédecine date déjà de 2002 , que l’Ordre des médecins belge émet toujours un avis négatif sur la question, alors que le Conseil Européen de l’Ordre des médecins dans sa déclaration de Bari en 2014 incitait ses organisations participantes “à soutenir la formation permanente des médecins dans leur adoption des technologies de l’information.”
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