Ma salle d’attente est là où mon fauteuil se trouve (Frank Ponsaert)

Mobile health, mHealth, télémonitoring, téléconsultation… Tous ces outils font en sorte que la relation entre le patient et le prestataire de soins est profondément modifiée. Oui, j’ai bien dit ‘est modifiée’ et non ‘sera modifiée’. En effet, certaines choses s’accélèrent maintenant par rapport au planning initial.

Alors que beaucoup réfléchissent encore à leur attitude par rapport à la télémédecine, pas mal de Belges sont déjà constamment reliés par des capteurs et peuvent donc à tout moment lire les valeurs qu’enregistrent ces derniers. Et que se passe-t-il entretemps en politique? Le plan d’action e-Santé examine 24 projets de santé mobile et nous en connaîtrons bientôt les conclusions. Peut-être y aura-t-il des remboursements…

mHealth est un nom collectif qui reprend aussi la téléconsultation, c.-à-d. la consultation à distance.

Qu’en est-il aujourd’hui si nous appliquons la téléconsultation en Belgique? Nous avons un avis réticent de l’Ordre des Médecins. Nous avons aussi pu nous procurer un récent avis du bureau d’avocats Callens, qui stipule clairement que l’utilisation de la téléconsultation aujourd’hui n’est pas illégale. Bonne nouvelle donc d’un point de vue juridique, mais moins bonne nouvelle d’un point de vue déontologique. Bien sûr, un médecin doit toujours agir selon la législation qui est d’application. Evidemment, un médecin doit agir correctement d’un point de vue déontologique, mais finalement, une rencontre physique ou un rendez-vous via téléconsultation ne revient-il pas finalement au même?

Il est évident que toutes les consultations ne peuvent pas être des téléconsultations. C’est au médecin qui ‘téléconsulte’ de déterminer si une consultation physique est nécessaire ou recommandée.

D’aucuns estiment qu’une téléconsultation est suffisante pour un suivi, mais pas pour un diagnostic. Mais cela doit-il être la règle? D’autres vont plus loin dans ce raisonnement et disent qu’en plus, pendant un suivi, de nouveaux diagnostics peuvent aussi être posés. Dès lors, ils ne veulent pas de téléconsultation.

Mais si aussi bien le patient que le médecin croient en une téléconsultation rapide pour poser un premier diagnostic, où est le problème?

Pour les médecins non convaincus et les décideurs

Si le patient ne veut pas venir dans la salle d’attente, quelle est la meilleure solution? Dr Google ou une téléconsultation avec un médecin accrédité?

Aujourd’hui, tout est possible. Il existe des solutions où même un abonnement est possible. Vous avez immédiatement un contact avec un vrai médecin au moment où vous en avez besoin. Jetez un œil sur le site de Vividoctor. Ils obtiennent maintenant du capital via crowdfunding.

Que se passe-t-il dans d’autres pays? En Scandinavie, la téléconsultation est entrée dans les mœurs. En France, elle est inscrite dans la législation depuis 2009. Aux Pays-Bas, une étude récente montre que 60% des MG utilisent une forme d’e-consultation, étant donné qu’ils échangent aussi des mails avec le patient. Pas moins de 81% des patients qui utilisent l’e-consultation trouvent que c’est simple.

Et quid de l’Europe? Selon une directive de 2011, la téléconsultation est reconnue comme un moyen qui doit permettre un remboursement. L’Europe investit aussi dans des projets de santé mobile.

En tout cas, le patient toujours pressé peut être rassuré que la salle d’attente remplie à craquer, pleine de microbes et qui lui fait perdre son temps sera bientôt révolue.

 Une opinion? Une réaction? Le débat continue ici et sur @JdS_SK ou sur @MediSphereHebdo

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