On entend souvent affirmer que la robotisation va faire disparaître un certain nombre d’emplois… mais c’est faux, affirment des chercheurs néerlandais de l’université de Tilbourg.
«Dans le secteur de la santé, le recours aux robots et à la domotique pourrait faire disparaître des emplois pour les soignants… mais il va aussi créer des postes dans le domaine de la conception, de la programmation, de l’installation et de l’entretien ces technologies», affirme Charissa Freese de l’université de Tilbourg. «En outre, au-delà des postes qui demandent un niveau de formation très poussé, certains métiers manuels restent jusqu’ici extrêmement difficiles à automatiser – songez par exemple au nettoyage, à la coiffure ou même à l’orfèvrerie ou à la menuiserie. Ce sont surtout les tâches répétitives qui vont être reprises par des robots ou des ordinateurs, tandis que des facultés spécifiquement humaines comme la créativité et les relations interpersonnelles vont justement gagner en importance. Ceci s’explique aussi en partie par l’importance de la confiance dans certains métiers. Qui oserait par exemple se faire raser par un robot? Qui monterait sans appréhension dans un taxi sans conducteur? L’humain est souvent au cœur des nouveaux métiers – au travers de la créativité, des contacts avec les autres, du coaching, du savoir-faire…»
Il est important d’anticiper, soulignent encore les experts de l’université de Tilbourg. «Les entreprises pourraient par exemple suivre de près les observateurs de tendances, nommer un responsable innovation ou réfléchir aux évolutions futures. Lorsqu’elles envisagent de se robotiser, elles devraient aussi commencer par mener un débat de fond: que signifierait cette évolution pour les emplois et collaborateurs existants? Quelles tâches seraient confiées aux machines, lesquelles à des travailleurs humains? Comment parvenir à une collaboration optimale entre les deux? Malheureusement, il est encore trop fréquent que la discussion se borne à la question des coûts et bénéfices et aborde la robotisation comme un investissement comme les autres, sans prendre en compte les conséquences pour les travailleurs.»
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La robotisation créatrice de nouveaux emplois, libérés de la production et fondés sur le meilleur de l’humain en l’homme (empathie, émotion, créativité...)?? Il y en aura, mais l’objectif de la robotisation, c’est de robotiser -remplacer systématiquement l’homme par le robot.1/2 https://t.co/5vBHxHQS5A
— Valérie Kokoszka (@vkokoszka) 14 avril 2019
Discussion que je viens d'avoir: un patient me dit qu'il craint qu'avec la numérisation les patients deviennent de - en - satisfaits de leur relation de soin. Et c'est vrai, actuellemt la numérisation sert la productivité et la bureaucratie et non le temps consacré au soin.
— Nathalie Schirvel (@NatSchirvel) 14 avril 2019
Jusqu’ici, on a considéré que les aspects humains étaient un supplément d’âme, la cerise sur le gâteau de l’efficience. Peut-on croire qu’avec la robotisation et l’IA en charge de l’efficience, le supplément d’âme deviendra l’essence du soin?
— Valérie Kokoszka (@vkokoszka) 14 avril 2019
L’aspect systémique de la robotisation ne doit pas être https://t.co/yvOoTdke9p ne s’agit pas de l’introduction de nouveaux outils « intelligents », mais de l’émergence d’un écosystème, d’une nouvelle complexité dont nous devrons orienter et gérer les effets.
— Valérie Kokoszka (@vkokoszka) 14 avril 2019