STAR , le robot, va t-il bientôt recoudre des intestins humains ?

Recoudre les tissus mous du corps (muscles, vaisseaux sanguins, intestins) a toujours été difficile car leur forme peut se modifier en cours de chirurgie. Une nouvelle machine, STAR (Smart Tissue Automation Robot ou Robot Intelligent d’automatisation des tissus) de l’Université Johns Hopkins (Baltimore, Maryland, USA), a été mise au point par une équipe d’experts en robotique et de chirurgiens pour apporter plus de fiabilité pour ce type d’opérations.

STAR est composé d’un bras robotique muni d’un outil de suture couplé à un système d’imagerie 3D et d’un capteur infrarouge qui recherche des marqueurs fluorescents mis le long des bords du tissu par les chercheurs. La pose des fils est guidée par un « algorithme de suture autonome » spécialement conçu et programmé pour fonctionner avec le système. Les tests ont été effectués sur des intestins de porc in et ex vivo.

Aussi bien sinon mieux…

Pour l’évaluation de la réussite du système STAR, son travail a été comparé à celui de cinq chirurgiens ayant au moins sept ans d’expérience. Il a également été comparé à trois différents types d’interventions chirurgicales: ouverte, laparoscopique et robotique assistée, pour laquelle un chirurgien a guidé un bras robotisé. Dans tous les cas, STAR a fait aussi bien sinon mieux que les humains, même s’il a pris plus de temps pour terminer ses opérations que les chirurgiens dans les procédures ouvertes et assistées par robot. Ceci montre que STAR a surpassé la dextérité et la précision des chirurgiens, ainsi que d’un instrument robotique déjà commercialisé appelé Vinci Surgical System. « En éliminant l’intervention humaine, des robots autonomes pourront potentiellement réduire les complications postopératoires et améliorer la sûreté et l’efficacité des interventions chirurgicales sur des tissus mous. Celles-ci concernent environ 45 millions de personnes par an aux USA », estiment les chercheurs. Selon une récente étude, les erreurs médicales, notamment dans les hôpitaux, sont la troisième cause de mortalité dans ce pays, comme chez nous.

Pas question de mettre les chirurgiens au chômage !

Ce nouveau robot ne remplace pas pour autant des chirurgiens spécialisés, mais il représente un outil capable d’une plus grande précision pour faire notamment des sutures, expliquent ces chercheurs qui publient leurs travaux dans la revue américaine Science Translational Medicine . Simon Leonard, un scientifique de l’Université Johns Hopkins, membre de l’équipe qui a développé et testé STAR, souligne que l’objectif du projet STAR n’est pas de mettre les chirurgiens au chômage. « Le but de cette démonstration de faisabilité pour la chirurgie des tissus mous n’était pas de remplacer les chirurgiens, mais d’étendre les capacités humaines et la capacité à travers la vision améliorée, la dextérité et l’intelligence de la machine complémentaire pour des résultats chirurgicaux améliorés, la sécurité et l’accès des patients. »

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