Un outil numérique pour aider les conjoints des patients aux SI

30 à 50 % des proches de patients hospitalisés aux soins intensifs développent des troubles psychologiques qui persistent parfois durant plusieurs mois. Face à ce constat, l’équipe des soins de suite du service des soins intensifs de l’Erasmus MC (Rotterdam) a eu l’idée de mettre au point une intervention à distance pour surveiller et améliorer la santé mentale de ces personnes.

« Une admission aux Soins Intensifs (SI) a un impact colossal sur les patients eux-mêmes, mais aussi sur leurs proches », souligne Margot van Mol, coordinatrice de l’équipe de soins de suite, chercheuse, psychologue et infirmière spécialisée en soins intensifs.

« Ces personnes pourront par exemple compléter en ligne de brefs questionnaires qui mettront au jour certains aspects de leur état de santé psychologique, et dont les résultats sont couplés à des interventions sur mesure – des conseils concrets, mais aussi si nécessaire une incitation à consulter leur médecin traitant. »

« Mais c’est bien pire pour le patient, non ? »
Les proches des personnes hospitalisées aux SI souffrent parfois encore de dépression, d’un deuil compliqué, d’angoisses et d’idées noires plusieurs mois plus tard, souligne Margot Van Mol.

« Après tout le stress qu’on a vécu aux SI, on se retrouve chez soi avec une personne qui n’est plus la même ou qui n’a pas encore retrouvé ses marques. Le simple fait de sortir faire une course reste parfois compliqué pendant des mois, certains doivent renoncer à leurs hobbys, à leurs passions. Ce n’est pas rien », souligne la chercheuse.

La nouvelle intervention numérique à distance peut être un bel outil pour faire sentir aux proches des patients que les émotions qu’ils ressentent n’ont rien d’anormal ou d’exceptionnel. « Certains se demandent de quel droit ils se plaignent, puisque leur conjoint vit encore et que la situation a certainement été beaucoup plus compliquée pour lui. Il est toutefois tout à fait naturel de ressentir des sentiments d’angoisse et des idées noires. Lorsqu’ils en prennent conscience, il devient beaucoup plus facile d’accepter ces émotions. »

L’intervention sera implémentée sur le terrain dès le mois de janvier, grâce aux moyens reçus de ZonMw. Son développement concret est assuré par l’équipe des soins de suite des SI en collaboration avec des spécialistes des TIC.

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