Plusieurs entreprises wallonnes présentes au Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas ont fait appel à l'intelligence artificielle (IA), LA star de ce salon des nouvelles technologies, pour développer leurs solutions et produits. Pour elles, le savoir-faire en la matière en Belgique est important. "Il y a des ingénieurs belges qui font de l'IA qui n'ont rien à envier à ceux des Gafam" (acronyme de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, NDLR), lance ainsi Laurent Renard, le patron de Phoenix AI.
Sa PME, basée à Péruwelz, dote les caméras de l'intelligence artificielle via leurs cartes-mères, ce qui leur permet de ne pas dépendre du cloud pour bénéficier de ce tteIA, qu'on appelle dès lors de l'+Edge AI+.
Ces caméras peuvent, de la sorte, traiter les images en fonction des besoins du client. Par exemple, une caméra placée dans un tunnel et équipée d'une solution de Phoenix AI est en mesure d'analyser lorsqu'une voiture y est à l'arrêt. Elle peut aussi retirer les véhicules en mouvement de l'image envoyée sur les écrans de contrôle afin que la personne chargée de les surveiller ne regarde pas toute la journée un flux de voitures qui se déplacent mais ne soit alertée que lorsqu'il y a un problème.
A entendre Laurent Renard, Phoenix AI est courtisé à l'étranger. "On vient nous chercher à l'international", se réjouit-il, expliquant travailler avec des partenaires français, dont certains membres de l'indice boursier CAC40, entre autres à la suite de sa présence au CES depuis plusieurs années.
Laurent Renard se dit "sidéré" de voir les compétences technologiques des Belges, qui ont une très bonne expertise en IA et en ingénierie. "Mais on est trop modestes en Belgique, on se vend très mal", déplore-t-il. "Ceux qui se confrontent à cette intelligence artificielle sont bien formés et sont disponibles. Mais il n'y a cependant pas assez de gens à la fois."
Autre entreprise belge présente cette année à Las Vegas et recourant à l'intelligence artificielle: Ajinomatrix, une start-up de Rebecq ayant digitalisé les arômes et les goûts. Son logiciel sensoriel doté d'IA mesure ainsi numériquement les sens du goût et de l'odorat afin que ses clients obtiennent des données faciles à interpréter leur permettant de prendre des décisions rapides et en toute confiance dans l'élaboration de leurs recettes.
Avec ses "nez et bouches digitales", l'entreprise, dont la technologie est inédite au CES, "vient en complément des panels de goûteurs et d'arômes", résume son directeur financier Stéphane Courtois. Le nom Ajinomatrix, à consonance japonaise, n'est pas un hasard, le marché des arômes au Japon étant extrêmement développé. La start-up hennuyère y est d'ailleurs active.
Et l'IA utilisée dans ses algorithmes apprend et progresse chaque jour. D'après le responsable, on arrivera sans doute bientôt à un module autogénératif proposant lui-même aux utilisateurs des recettes s'appuyant sur ces goûts et odeurs numérisés.
Enfin, autre exemple de recours à l'IA de la part d'une start-up wallonne, celui d'Inmersiv Technologies, société basée à Waterloo qui a développé "Sam". Ce dispositif 4D multisensoriel et immersif apporte du bien-être aux personnes souffrant d'anxiété, de dépression, de troubles neurocognitifs majeurs ou de maladies neurodégénératives. Là aussi, l'intelligence artificielle s'avère "indispensable", selon les mots de Maxime Jacobs, co-fondateur de l'entreprise et présent à Las Vegas. Entre autres pour sa puissance de calcul et de reconnaissance des gestes de l'utilisateur de Sam, avec qui elle permet une interaction, explique-t-il.
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