Informatique médicale : “il faut garder la main” (GBO)

Le GBO sort un épais mémorandum dans lequel il liste, à l’attention des futurs gouvernants, les choses à faire et ne pas faire pour que leur politique de santé récolte l’adhésion des médecins. Au chapitre informatique, il souligne que l’ordinateur et les applications doivent être au service du MG, pas l’inverse.

Le GBO n’est pas réfractaire à la digitalisation des pratiques, mais « tout l’univers belge de l’informatique médicale et de l’e-santé, avec sa profusion de systèmes divers qui coexistent, manque de cohérence voire de stabilité », écrit le syndicat. Et de citer les éléments (connexions multiples, succession de clics, interminables attentes pour employer les services officiels…) qui « handicapent les généralistes plus qu’ils ne les soutiennent dans leur pratique ».

Pour lui, l’idéal serait d’automatiser au maximum le recueil des données et de tendre vers un « DMGIPU », un dossier médical global informatisé partagé unique. Il rassemblerait l’ensemble des données, avec un partage aisé des infos pertinentes entre les prestataires intervenant auprès du même patient. D’où la nécessité de poursuivre la construction des plateformes et canaux sécurisés de partage, et de bien définir les autorisations d’accès en fonction du métier du soignant et de la nature des documents. Le GBO recommande aussi de reconnaitre que les lieux de stockage sécurisés des données médicales sont les coffres forts attachés aux Réseaux santé wallon et bruxellois, « eux-mêmes sous contrôle de la profession ».

Alors qu’on ne devrait pas tarder à reparler des critères d’homologation des logiciels MG et des diverses extractions qu’ils permettent, le GBO redit son attachement aux précautions dont entourer l’exploitation des données à des fins de recherche.

Il faut que les soignants reçoivent des précisions sur la finalité scientifique poursuivie, que les données soient extraites sous leur contrôle, « sur base d’une double anonymisation avec réagrégation ». Pour le syndicat, ce traitement « ne peut avoir lieu qu’avec l’accord du patient et du soignant concernés » - ce qui n’est pas sans rappeler la récente évolution (contraire) des contrats TdS (dont le modèle 2019 zappe l’étape du recueil de consentement du patient).

Le GBO demande aussi que les différentes formes de télémédecine (télé-monitoring de paramètres, téléconsultation, télé-expertise…) reçoivent un cadre juridique et déontologique, s’envisagent en liaison avec le DMGIPU et qu’on expérimente divers modes de rétribution des professionnels participants.

> Lire aussi : Télémédecine : les propositions chiffrées du GBO

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