USA: la majorité des organisations de soins vont revenir à moins de 20% de téléconsultations

À présent que les grandes vagues de la pandémie sont passées, la part des soins à distance dans l’offre d’une grande partie des structures de santé américaines est en passe de retomber à moins de 20 %. D’après une nouvelle étude, les dispensateurs ont pourtant bien conscience de l’intérêt de cette approche pour les soins de longue durée, en particulier chez les patients confrontés à des troubles du comportement ou à des problèmes chroniques.

D’après un nouveau rapport de l’entreprise KLAS et du Center for Connected Medicine, la majorité des organisations américaines interrogées ont assuré moins de 20 % de leurs consultations à distance en mai et juin de cette année.

Intitulé The Intersection of Value and Telehealth, le rapport a interrogé près de 100 représentants qualifiés sur l’intégration de la télémédecine et sur la priorité qui lui est accordée dans leur organisation. Les auteurs ont ensuite dégagé les grandes tendances du recours aux soins virtuels au cours des derniers mois de la pandémie.

Une utilisation en baisse
«Il est certain que le recours aux soins de santé virtuels ne retombera pas à son niveau prépandémique: les systèmes de santé ont trop investi dans ces solutions pour les laisser prendre la poussière», peut-on lire dans le rapport. «Bien des patients ont en outre eu l’occasion de faire l’expérience de la facilité des visites et autres solutions virtuelles… mais celles-ci n’en ont pas moins affiché un net recul depuis la réouverture des cabinets et hôpitaux.»

D’après le CCM et KLAS, plus de 80 % des organisations interrogées déclarent organiser moins de 20 % de leurs rendez-vous sous forme virtuelle; chez 41 % d’entre elles, cette proportion est même inférieure à 10 %. Les quelques répondants qui rapportent encore plus de 30 % de contacts virtuels soulignent en outre que ces volumes restent artificiellement gonflés par la pandémie et s’attendent à ce qu’ils se tassent au fil du temps.

Pourtant, les fournisseurs de soins sont aussi bien conscients de l’intérêt de la télémédecine pour les soins de longue durée.

Soins chroniques
Près de deux tiers des répondants estiment ainsi que la télémédecine pourrait avoir un rôle à jouer dans la gestion des soins chroniques et plus de la moitié, dans le domaine de la «santé comportementale». À l’autre extrême du spectre, 4 % seulement citent la cardiologie comme un champ d’application possible de cette approche virtuelle.

Obstacles
Les investigateurs ont également exploré les obstacles communs aux soins à distance. Environ deux tiers des répondants citaient à cet égard des problèmes d’accès à une connexion internet haut débit et plus largement à la technologie, en particulier chez les patients des zones rurales.

Le second grand obstacle était l’insécurité quant à la prise en charge financière, due principalement à l’inaction du Congrès.

Le besoin de meilleures technologies de télésanté et d’une meilleure intégration des dossiers-patients électroniques était également mentionné par environ la moitié des répondants. «Après l’expansion rapide de solutions de télésanté au cours de la pandémie, bien des organisations se sont retrouvées avec des technologies bancales et une intégration limitée du DPE», observent encore les auteurs. «De nombreux répondants déclaraient d’ailleurs envisager des investissements dans ce domaine.»

Parmi les autres conclusions notoires de l’étude, on retiendra le fait que les organisations sont aujourd’hui plus nombreuses à mesurer l’utilisation des soins de santé à distance et la satisfaction des patients. Les portes d’entrée numériques et portails-patients sont les principales voies d’accès à cette offre de soins virtuelle.

Les soins à distance ont connu une indéniable progression au début de la pandémie, avec une véritable flambée en mars et avril 2020 dans certaines organisations. Leur avenir à long terme semble toutefois nettement plus incertain.

Comme le soulignent également KLAS et le CCM, il est clair que certains patients sont intéressés par ces services virtuels… mais il faudra sans doute encore un certain temps avant que les données de télésanté ne soient largement disponibles.

En attendant, les lobbys ont appelé les parlementaires à prendre des mesures au profit des patients qui souhaitent continuer à avoir recours aux soins à distance, et qui risquent de se trouver privés de cette possibilité en l’absence d’intervention financière.

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