Les Belges mal à l'aise avec l'information digitale sur la santé (Etude)

Une récente enquête européenne sur la littératie en santé montre qu'il est compliqué pour les belges de se retrouver dans les informations santé présentes sur le web. Ainsi, près d'un belge sur deux à des difficultés à pouvoir mobiliser les informations afin de résoudre un problème de santé. Un des résultats repris dans la dernière édition de Health Forum, des Mutualités Libres.

Il est compliqué pour les Belges de juger si les informations de santé présentées en ligne sont fiables (57,1 % l’estiment difficile ou très difficile) ou sous-tendues par des intérêts commerciaux (55,1 % ) et de pouvoir mobiliser les informations afin de résoudre un problème de santé (51,6 %). Voilà un des chiffres récoltés lors de l'enquête européenne récente HLS19 sur la littératie en santé. Cette enquête montre d'autres résultats interpellants. Ainsi, en matière d’information digitale sur la santé, les Belges estiment difficile et très difficile:

  • pour 42,6 % d'entre-eux : de trouver précisément l’information qu’ils recherchent.
  • pour 36,4 % d'entre-eux : de comprendre les informations trouvées.
  • pour 32,3 % d'entre-eux : de choisir les bons mots ou les bonnes questions pour trouver les informations qu’ils cherchent.
  • pour 36,3 % d'entre-eux : de comparer plusieurs sites internet sur un même sujet de santé.
  • pour 49,7 % d'entre-eux, de savoir si les informations trouvées sont pertinentes dans leur cas.
  • Pour 42 % d'entre-eux : d'exprimer des opinions, pensées, sentiments ou encore de poser une question écrite sur les réseaux sociaux.

Pour les Mutualités Libres, ces chiffres montrent donc que pour une partie importante de la population du pays, il est difficile d’utiliser des informations digitales ou des outils digitaux pour gérer sa santé. Et ce, alors que les sources d'information digitales sont nombreuses : internet, réseaux sociaux, applications sur smartphones, etc. Avec pour objectif de trouver de l'information sur sa santé, sur la promotion de la santé ou la prévention mais aussi sur la gestion de maladies.

De leur côté, les autorités encouragent aussi les citoyens à utiliser les ressources numériques liées à la santé, par exemple, via le portail MaSanté.be, et  d’explorer certaines opportunités, comme les téléconsultations, certaines applications de santé numérique de qualité propres à favoriser le suivi et l’implication des patients, les dossiers de santé électroniques.

Complexité des informations santé en ligne

Pour les Mutualités Libres, il faut donc tenir compte de certains freins. Utiliser la e-santé nécessite en effet non seulement d'avoir un accès aux ressources et technologies mais aussi de pouvoir mobiliser des compétences spécifiques : pouvoir naviguer sur le web, comprendre et appliquer des informations de santé.

Les outils devraient donc prendre plus en compte les personnes ayant un faible niveau de littératie numérique ou certains groupes spécifiques, par exemple, les personnes âgées. L'aspect digital entraine le risque de freiner les publics qui pourraient tirer le meilleur parti des nouvelles technologies pour leur santé (ex. les personnes vulnérables). D'autres difficultés sont en jeu :  le choix compliqué entre de nombreuses applications différentes liées à la santé, les inquiétudes liées à la confidentialité, la question du consentement éclairé, de l'utilisation des données ou encore de l'exactitude médicale ou scientifique des applications.

"Les mutualités ont un rôle à jouer dans ce domaine. Elles peuvent par exemple fournir des sources fiables d'informations numériques sur la santé, aider à développer une littératie numérique critique en expliquant par exemple comment identifier ces sources fiables. C'est aussi la responsabilité des mutualités de délivrer et d'expliquer à leurs affiliés des informations de base en matière de littératie digitale : sur les remboursements des moyens digitaux (téléconsultations entre autres), sur le dossier médical électronique, sur l'utilisation des réseaux de santé ou encore sur le consentement éclairé ou le partage des données."

Lire aussi:

Seuls 13% des Belges consultent en ligne leur dossier médical

e-santé: il n’y a pas que les soignants à former aux nouveaux outils

Des émoticônes pour améliorer la communication médecin-patient 

Les applications de santé suscitent l'inquiétude chez les patients

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.