Objets connectés et intelligence artificielle  : le patient compte sur la vigilance du médecin (Etude)

Une nouvelle étude de trois épidémiologistes français a mesuré la perception des patients au sujet des nouvelles technologies qu’on pourrait leur proposer dans le cadre d’une pathologie déterminée.

Les nouvelles technologies envahissent les soins de santé. Les hôpitaux y investissent et les médecins les intègrent à leur pratique de plus en plus souvent. De leur côté, les patients restent pourtant très prudents comme le montre une nouvelle étude parue dans Nature, portant sur 1.183 patients, de trois épidémiologistes de l'université Paris Descartes et de l'Hôtel-Dieu (Paris). En effet, selon cette étude, seuls 3% des patients accepteraient une automatisation complète. Au fil de l'étude, les patients montrent clairement qu'ils comptent sur la vigilance des médecins pour surveiller les nouvelles technologies.

4 technologies proposées

Les technologies proposées aux participants de l'étude étaient une analyse de photographies, des capteurs connectés, une chemise connectée et un chatbot piloté par IA, destinés respectivement à évaluer les cancers de la peau, les maladies chroniques, les soins kinésithérapiques et les urgences vitales.

Lorsqu'on leur demande s'ils ont confiance dans les technologies proposées dans ces cas-là, 35% des sondés déclarent qu’ils ne voudraient pas s’y soumettre, 41% affirment qu'ils n'y auraient recours qu'à la condition que leur utilisation soit contrôlée par un être humain.

Toutefois, 20% ont estimé que les avantages de la technologie l'emportaient largement sur les dangers.  En effet, aujourd'hui, plusieurs études montrent que l'IA peut surpasser les praticiens médicaux dans l'analyse des lésions cutanées, des électrocardiogrammes ou des données d'imagerie médicale.

Faciliter le travail des médecins

L'étude montre que 47% des participants considèrent l’IA comme une excellente opportunité : pour améliorer leur suivi et la réactivité des soins (55%), réduire leur fardeau de traitement (23%) ou faciliter le travail des médecins (par exemple, en automatisant des tâches répétitives) (21%).

En revanche, 11% des participants considèrent l'IA comme un grand danger. Ils craignent que cela ne remplace mal l'intelligence humaine dans les soins (28%), représente un risque sérieux de piratage informatique (13%) ou conduise à une utilisation abusive des données personnelles par les soignants, les compagnies d'assurance, etc. (14%)...

Est ce cela qui expliquerait le peu d’engouement qu’ont les français pour les téléconsultations ? Remboursées depuis septembre elles peinent à séduire. En huit mois, 11 500  téléconsultations ont été réalisées, alors que le gouvernement français avait annoncé un objectif de 500 000 pour 2019.

Pour les chercheurs, les résultats de leur étude met en évidence qu’il faut mieux "prendre en compte les perceptions et les besoins des patients", pour "tirer le meilleur parti de la technologie sans remettre en cause la relation humaine dans l'acte médical, créer un fardeau supplémentaire ou s'immiscer dans la vie des patients".

La sensibilisation n'est donc pas finie dans ce secteur !

Patients’ views of wearable devices and AI in healthcare: findings from the ComPaRe e-cohort

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