Les spécialistes réclament un cadre définitif pour les consultations à distance (GBS)

Une enquête récemment réalisée auprès de 654 médecins spécialistes (398 hommes et 256 femmes, 246 francophones et 408 néerlandophones) révèle leur volonté de pérenniser le régime des consultations à distance – une conclusion qui vient confirmer celles de deux enquêtes antérieures réalisées l’une par Le Spécialiste, l’autre par les mutuelles. Un groupe de travail de l’Inami planche actuellement sur la question.

La consultation par téléphone semble nettement plus populaire et mieux établie que les contacts par vidéoconférence. Cette approche est en effet plébiscitée par 533 répondants, loin devant la consultation par e-mail (275) et les appels vidéo (102).

Le temps nécessaire à une consultation vidéo est extrêmement variable, allant de « 5 à 10 minutes » à « plus de 30 minutes ». Cet aspect est évidemment étroitement lié à la spécialité (les psychiatres, par exemple, sont vraisemblablement plus souvent dans le second cas que dans le premier), mais des recherches plus pointues restent nécessaires sur ce point. La durée moyenne d’une consultation par téléphone varie quant à elle entre 10 et 15 minutes, ce qui explique sans doute pourquoi elle est généralement perçue comme plus efficiente.

Un cadre définitif

Autre constat majeur : pas moins de 500 répondants réclament la mise en place d’un cadre définitif pour les consultations à distance, qui ne sont actuellement autorisées que dans le cadre de la crise du coronavirus. Leur place à plus long terme ? Elles permettraient en premier instance aux médecins de dispenser de brefs conseils par téléphone (496), de prolonger un schéma de traitement existant (379) et de suivre/commenter les résultats d’examens ou analyses (357). Le tri des problèmes médicaux est mentionné par moins de la moitié des personnes interrogées (216), tandis que la possibilité de vidéoconsultations plus détaillées est évoquée de façon beaucoup plus marginale (74 répondants).

Bien sûr, des recherches plus poussées par spécialité restent nécessaires, puisqu’il est évident qu’un psychiatre ou pédiatre fera un tout autre usage de la vidéoconsultation que par exemple un chirurgien.

Parmi les désavantages de la consultation à distance, les répondants citent, par ordre d’importance décroissant :

  • l’absence d’examen clinique,
  • une efficacité moindre,
  • la peur de faire des erreurs (problématique médico-légale)

Les différents groupes professionnels devraient formuler des recommandations concernant la consultation à distance, estiment encore les spécialistes. La majorité d’entre eux souhaiteraient également des tarifs spécifiques pour cette prestation, dont ils s’attendent à ce qu’elle représente à l’avenir moins d’une consultation sur dix.

Ces constats rejoignent largement les conclusions des enquêtes réalisées précédemment par Le Spécialiste et par les organismes assureurs. Reste à présent au groupe de travail de l’Inami à faire bon usage de ces données dans la prise de décision…

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