Médico-mut : remettre le sujet télémédecine sur le tapis, sans tarder

Un large consensus s’est dégagé à la médico-mut de lundi pour dire qu’il fallait rapidement reprendre la réflexion à propos d’un cadre juridico-administratif pour la télémédecine. En y intégrant, bien sûr, les leçons à tirer des téléconsultations pratiquées tant par les MG que par les spécialistes durant l’épidémie de covid-19. 

Ces échos de la séance d’hier soir - qui pour la petite histoire rassemblait par visioconférence une cinquantaine de participants - , nous viennent de Paul De Munck, du GBO. « L’idée n’est pas de substituer des pratiques à distance aux consultations présentielles, mais de voir en quoi la téléconsultation peut constituer un outil complémentaire dans l’arsenal des médecins. Tout le monde s’accorde sur ce point : on doit appuyer sur l’accélérateur, transformer la contrainte imposée par la crise en une opportunité d’activer un développement qui était de toute façon inscrit dans l’accord 2020. La réflexion va donc reprendre au conseil technique médical de l’Inami et dans le groupe de travail télémédecine. Celui-ci s’était déjà penché sur un projet pilote en dermatologie et, sans le coronavirus, il en aurait examiné un autre axé sur l’ophtalmologie. »

Mauvais pli ? 

On entend dire qu’une certaine "rééducation" des patients ne serait pas du luxe, après les habitudes prises ces derniers mois. Certains semblent trouver commode de passer un coup de fil péremptoire au MG, pour lui réclamer sans se déplacer avis, conseils, prescription, voire certificat.  

« Je confirme, mais le phénomène est difficile à quantifier. Avant le covid-19, les MG acceptaient déjà par exemple de délivrer un renouvellement à des patients connus et équilibrés, sans forcément les voir à chaque fois. Cela s’est amplifié avec la crise. En plus, les consultations redémarrent plus lentement qu’attendu, peut-être parce les gens ont toujours peur de se rendre dans un cabinet. Quoi qu’il en soit, il faudra sérieusement redresser la perception des choses si jamais cette tendance s’installe durablement. » Le Dr De Munck se dit confiant dans le fait que la plupart des patients préfèrent voir, ‘en live’, leur médecin. « Pour les fanatiques de la téléconsultation, ce sera aux MG de faire un peu de régulation, de leur préciser les circonstances qui s’y prêtent ou pas. » 

Pour le syndicaliste, cette potentielle pression de la patientèle montre bien la nécessité de débattre et de fixer des limites. « Il faut que ce soit clair pour tous : la téléconsultation, c’est un complément à la consultation normale. Elle disposera vraisemblablement d’un code spécifique, distinct de celui qui a été institué pour la crise du covid. Et si durant celle-ci, divers canaux ont été employés pour échanger des images [plutôt qu’une ‘simple’ conversation téléphonique, ndlr], il faudra pour la suite régler l’aspect sécurité et confidentialité. » 

> Lire aussi: Médico-mut : prime informatique, garde de semaine et frais supplémentaires Covid-19

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