eHealthMonitor: deux mois pour réinventer l’e-santé

L’e-santé, vous aimez… un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout? C’est le moment de le faire savoir. Les pouvoirs publics lancent l’enquête «eHealthMonitor», première d’une série qu’on nous promet annuelle. But ultime: «Améliorer les applications d’e-santé et les rendre plus conviviales». Ça vous parle?

L’eHealthMonitor est l’un des points d’action du plan e-santé 2019-2021. L’initiative est portée par le Fédéral et les entités fédérées, et confiée à l’Imec, un institut de recherche inter-universitaire flamand en micro-électronique et nanotechnologies situé à Louvain, avec une contribution ponctuelle du Well, le Living Lab wallon dédié à l’e-santé. Elle vise à mieux comprendre l’emploi des services numériques dans la santé, que ce soit par les prestataires ou les citoyens pour, selon les constats dégagés, affiner les politiques.

Elle s’inspire d’une opération similaire menée depuis 2013 aux Pays-Bas par le Nictiz (l’Institut national des TIC dans la santé) et le Nivel (le Netherlands Institute for Health Services Research). Une parenté que n’occulte pas Imec. Il signale d’ailleurs qu’un eHealthMonitor purement flamand s’est déjà tenu en 2017, commandité par l’Agentschap Zorg en Gezondheid et ciblant les MG.

Qui est sondé par cette 1ère édition nationale? Une vaste cible: les médecins, tant généralistes que spécialistes, les pharmaciens, les infirmiers et les aides-soignants (en hospitalier, à domicile et en MRS) et les usagers de soins. MG, pharmaciens et infirmiers ont été sélectionnés en raison du grand nombre d’initiatives en e-santé introduites dans leur activité. «La nécessité de surveiller l’utilisation de celles-ci et l’attitude à leur égard est donc grande», estime Imec.

Divers coups de sonde antérieurs montrent des médecins non réfractaires à l’informatisation, mais réclamant des outils qui leur facilitent la vie plutôt qu’ils ne la compliquent (lire ci-dessous). Maggie De Block leur tend la perche dans sa comm’, en ponctuant son éloge à la numérisation d’un «cela ne signifie pas pour autant que tout est parfait». Dès lors, quel exemple pourriez-vous lui retourner via le questionnaire?

Celui-ci invite notamment à préciser, pour la période octobre 2018-septembre 2019, votre usage de classiques comme Recip-e, le chapitre IV électronique, e-Attest, le sumehr, eFact… mais aussi des outils moins connus comme l’Evidence Linker ou la DB Uppad. Puis il mesure votre satisfaction (en 5 degrés, de très mécontent à très content) et en creuse les raisons (manque de confiance, usage fastidieux, prend trop de temps, dur à trouver, etc.)

Autre gros chapitre: le partage de données de santé entre professionnels (et établissements). Quels canaux les médecins empruntent-ils pour lancer un examen, une imagerie, référer à un confrère…: l’écrit, le téléphone, le mail personnel, un portail privé, un hub ou portail public (Masanté, les Réseaux santé wallon et bruxellois…)? Savent-ils que les patients peuvent consulter leurs données via un portail, trouvent-ils souhaitable (ou non, ou selon les circonstances) qu’ils y accèdent et quel type de données eux-mêmes leur ouvrent-ils?

L’impact des échanges en ligne avec le cabinet (rendez-vous en ligne, demandes de renouvellement, questions…) est aussi évoqué. On relèvera les propositions: «Ils vont générer beaucoup de communication non sollicitée» et «La responsabilité n’est pas claire».

L’eHealthMonitor interroge aussi les participants sur l’usage par leurs patients d’applis sur smartphone, d’objets connectés (une montre intelligente par exemple), de télémonitoring de paramètres de santé (avec éventuelle transmission au médecin), et sonde leur perception d’outils d’aide à la décision faisant appel à l’IA.

L’enquête va durer deux mois. Etape suivante: des focus groups, au printemps 2020, pour discuter et approfondir certains résultats.

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