Téléconsultation en Belgique : l'ABSyM ouvre la réflexion.

En France depuis le 15 septembre, le monde médical a officiellement basculé dans la téléconsultation avec des consultations à distance remboursées comme des consultations classiques. Pour le patient, le prix d’un acte médical varie en fonction de la spécialité entre 23 et près de 60 euros. Il est prévu suivant les cas, une prise en charge à 70% par la Sécurité sociale et à 30% par les assurances complémentaires. Dans sa lutte pour rendre les soins de santé plus accessible, le gouvernement français espère 500.000 actes en 2019. Après une demande de rendez-vous classique à son médecin, le patient recevra la possibilité de se connecter via une application sécurisée. Enfin, pour les patients qui n’auraient pas les outils technologiques pour assister à une telle consultation, il est prévu qu’ils bénéficient d’une aide d’un professionnel de santé à domicile ou qu’ils puissent se rendre chez un autre professionnel à proximité de leur domicile voire même dans des cabines de téléconsultation.

Chez nous, les acteurs réfléchissent aussi beaucoup au développement de la téléconsultation. En Flandre, Domus Medica et Vividoctor, ont lancé un projet-pilote afin de montrer les atouts de ce nouveau type d’acte médical notamment pour les patients chroniques. Une dizaine de médecins vont participer au projet dans le cadre d’une cinquantaine de téléconsultations.

« Ne pas travailler dans l'urgence »

Du côté francophone, la réflexion fait également son chemin notamment à l’Absym: « Dans un premier temps, mon idée est de limiter ce projet pour les patients polymédiqués pour plusieurs pathologies. Cette approche doit aussi permettre de fidéliser le patient à son médecin. C’est une proposition que je fais et qui ne s’applique pas dans le cadre d’une première consultation. La réflexion doit prendre en compte le juste prix d’un tel acte. On pourrait s'inspirer d' un avis mais avec une nomenclature évidemment supérieure au N2  » explique Jacques De Toeuf. Pour lui, dans ce dossier, la priorité est « de mettre en place un nouveau cadre réglementaire avec un arrêté royal et de ne pas oublier d'y intégrer la responsabilité médicale. Cet acte ne peut pas compter comme une consultation normale. A ce stade, on ne peut donner un prix, il convient de l'intégrer dans une réflexion globale avec l'Inami au niveau des réglementations».

Jacques de Toeuf rappelle que dans ce dossier, « il faut prendre le temps de construire un projet qui offre une plus-value à la relation médecin-patient. L’échange entre le médecin et le patient pourrait se produire avec une réponse dans les 24 à 48 heures avec une prise de rendez-vous. Il n'est pas sérieux de travailler dans l'urgence, cela pourrait amener des erreurs. Des balises devront être posées pour qu'il puisse travailler dans de bonnes conditions. De plus, le médecin devra rapporter cette rencontre virtuelle dans le dossier médical. A priori, ce serait un échange par vidéo mais on doit aussi tenir compte des patients qui ne sont pas équipés technologiquement ».

Deux sociétés belges

En Belgique, deux start-up sont attentives à l’évolution de la téléconsultation : ViViDoctor (virtual visit doctor) où le patient peut s’inscrire sur la plateforme sécurisée en ligne, est présent sur le terrain au travers de partenariats avec le CHU Liège (oncologie) ou encore le Sint Elisabeth Zottegem. L’autre start-up est Advelox, crée par le Dr Paul Wulleman, Interniste-pneumologue à l’hôpital de Braine-l’Alleud. Dans les prochains mois, nul doute que les projets pilotes vont poindre le bout de leur nez du côté francophone avec en toile de fond évidemment le débat sur la rémunération des médecins et le remboursement de la téléconsultation.

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Derniers commentaires

  • Paul WULLEMAN

    28 septembre 2018

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    Docteur Paul WULLEMAN
    CMO ADVELOX©