Une étude française publiée en juillet dans NEJM AI montre que les étudiants en médecine ayant préparé leurs examens cliniques avec l’aide d’une plateforme d’intelligence artificielle ont obtenu de meilleurs résultats que ceux ayant suivi une formation classique.
L’essai randomisé contrôlé a été mené entre novembre 2023 et janvier 2024 auprès de 247 étudiants de deuxième cycle dans deux facultés de médecine. Les participants ont été répartis en deux groupes : 125 ont suivi un entraînement clinique assisté par IA, les 122 autres ont bénéficié d’une préparation traditionnelle.
La formation par IA s’appuyait sur la plateforme DocSimulator, développée par le CHU de Montpellier et la société Compuute.io. Cette technologie permet de simuler des entretiens avec des patients virtuels, en générant des scénarios cliniques réalistes et en fournissant un feedback automatisé et personnalisé.
Un score supérieur aux examens cliniques
Les étudiants formés avec l’IA ont obtenu une note médiane de 11,4 sur 20, contre 10,7 pour le groupe contrôle, avec une différence statistiquement significative (p = 0,02). Selon les auteurs, cela correspond à un gain médian de 20 places dans le classement général sur 247 étudiants. Aucun écart n’a toutefois été observé sur une épreuve pratique spécifique (otoscopie) non couverte par la plateforme.
Moins de stress, plus d’assiduité
Au-delà des performances académiques, les bénéfices psychologiques sont également notables. Les étudiants entraînés avec DocSimulator se disaient mieux préparés sur le plan émotionnel (p < 0,001) et moins stressés avant l’examen (p = 0,02). Le taux d’absentéisme a également été réduit à 0,8 % contre 4,9 % dans le groupe contrôle.
D’après les retours des étudiants interrogés, 74 % ont jugé les simulations suffisamment crédibles pour susciter les mêmes réactions que face à un patient réel, et 67 % ont estimé que les évaluations automatisées étaient proches de celles réalisées par des enseignants.
Une piste pour renforcer la formation clinique
Pour les auteurs, cette méthode d’entraînement constitue une solution réaliste pour pallier les contraintes organisationnelles croissantes liées à l’évaluation des compétences cliniques. Elle permet également d’aborder des cas complexes ou rares, difficiles à intégrer dans les formations classiques.
L’étude a été financée par l’Université de Montpellier et Booster Innovation Montpellier. Les chercheurs soulignent le potentiel de cette approche pour la formation continue des professionnels de santé.