Des organes numériques pour tester des médicaments : la Belgique a une longueur d’avance…

L’expérimentation sur cellules présente ses limites et celle sur animaux pose des problèmes tant sur le plan logistique qu’économique ou éthique. Une société belge, Imec , leader mondial dans la recherche et l’innovation en nanoélectronique, basée à Leuven, vient de franchir un pas important…

C’est au congrès ITF qui s’est déroulé à Antwerpen ces 23 et 24 mai que Imec a dévoilé sa nouvelle plateforme pour la recherche pharmacologique. Cette plateforme est constituée d’une puce électronique MEA (multi-electrode aray) à haute densité et d’une plaque microfluidique développée par la firme Micronit Microtechnologies. Cette plaque présente la particularité de fournir un environnement sur laquelle des cellules peuvent être non seulement cultivées, mais aussi modifiées ou traitées, mimant ainsi les réactions physiologiques humaines.

L’intérêt se double si l’on considère que le système développé par Imec permet de réaliser plusieurs tests en parallèle, ce qui permet d’accélérer la recherche de molécules actives. Cette nouvelle plateforme vise donc à changer le paradigme du développement de nouveaux médicaments par l’industrie pharmaceutique, en améliorant la qualité des données recueillies et en diminuant d’autant le nombre de tests inutiles ou de permettre à de nouveaux traitements de voir le jour.

En effet, pour les quelques dizaines de nouveaux traitements mis sur le marché chaque année, ce sont des dizaines de milliers d’autres candidats qui n’ont pas été utilisés. Les tests cellulaires actuels ne sont pas assez discriminants.   

16 puits et de multiples possibilités

 La plateforme d’Imec rassemble 16.384 électrodes réparties dans 16 puits, soit 1024 électrodes par puits. Chacune de ces électrodes est capable de détecter les variations de potentiel électrique intracellulaire ainsi que les signaux extracellulaires. De plus, la puce électronique permet, grâce à ses microstructures, aux cellules de manière tridimensionnelle, imitant par-là les cellules d’un organe spécifique, comme une structure cardiaque par exemple. C’est ce que l’on appelle en anglais un « organ on chip ». De cette manière, on peut éviter, dans un premier temps au moins, de tester les molécules candidates sur des animaux. L’expérimentation animale constitue, en effet, un frein économique et éthique au développement et aux tests de nouveaux médicaments.

La mise au point de cette plateforme représente donc une véritable révolution par rapport aux MEA monopuits utilisés actuellement. La firme louvaniste ne s’arrête pas là puisqu’elle tente maintenant à augmenter encore le nombre de puits disponibles sur une puce afin d’améliorer encore son efficacité.

> Une vidéo est disponible en anglais. Cliquez ici

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