« Le médicament sera fourni par  Amazon, le diagnostic par Google et le suivi par Apple ». 

Salle comble pour la soirée MedTech organisée au Delta Chirec  par FrenchTech Brussels avec la collaboration de NumeriKare mercredi . Un débat organisé  sur les nouvelles technologies dans la santé avec le Pr Philippe Coucke (ULg) , le Pr Renaud Ronse (UCL) , Valérie Kokoszka, philosophe et maître de conférence à l’UC Lille et Azèle Mathieu qui dirige l’incubateur LifeTech BRUSSELS.

Rapidement les discussions ont tourné autour des données médicales : «En Estonie, seules 6 personnes ont refusé l'utilisation de leurs données à des fins médicales. Ce qui change avec la Belgique, c'est la confiance dans les institutions politiques" souligne d’emblée le Pr Coucke. De son côté, Azele Mathieu rappelle qu’il est « capital de structurer et d’encadrer juridiquement et pour le bien du patient, le partage de données.» 

Valérie Kokoszka ajoute, de son côté, que «  l’anonymisation des données de santé est un mensonge, et pour compter sur l’IA on a besoin de tout sauf d’anonymat. »

Expérience de terrain

L’évolution du matériel sera aussi un enjeu important : « Les prothèses d'aujourd'hui donnent des indications sensorielles » indique le Pr Renaud Ronsse. De son côté, Valérie Kokoszka souligne qu’il ne faut pas « arrêter le train de l’innovation mais l’orienter et préserver nos capacités de choix ».  Azele Mathieu, pour sa part, craint « un décalage de plus en plus grand entre ceux qui vont avoir accès à la technologie et ceux qui ne pourront pas avoir accès. » 

Etudier les technologies

Pour le Pr Coucke, une question est centrale : « À quand l’éducation à l’innovation technologique à l’université ? » Il souligne que l’on est à la croisée des chemins : « Il faut arrêter de payer les médecins à l’acte. C’est une hérésie. Dans quelques années, le médicament sera fourni par  Amazon, le diagnostic par Google et le suivi par Apple. »

Valérie Kokoszka conclut sans détour qu’ «  à l’avenir, il pourrait ne plus avoir ni de patient ni de médecin. Si on peut remplacer tous les organes affectés et prévenir toutes les maladies.. »

Le débat était suivi de présentations de quelques startup comme Move Up ,MintT, Syndo, Gabi SmartCare, Early Tracks, Awel, Spentys,  ...

Pour Muriel Chapelle, de FrenchTech Bruxelles, "J'ai bien aimé l'équilibre du panel, et notamment la touche philosophique apportée par Valerie Kokoszka. Tous les intervenants étaient de grande qualité et se complètaient les uns les autres. Une soirée riche et inspirante." Un commentaire certainement partagé par la majorité de la centaine de participants présent à cette première soirée MedTech dont des jeunes médecins comme Giovanni Briganti et Remi Florquin.

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