Un outil d’IA validé par la FDA pour détecter précocement le sepsis

Le New England Journal of Medicine a publié une étude détaillant le développement et la validation du premier algorithme prédictif de sepsis approuvé par la Food and Drug Administration (FDA). Conçu pour une utilisation clinique, cet outil basé sur l’intelligence artificielle (IA) promet une détection plus rapide et précise de cette pathologie grave, dont le diagnostic précoce reste un défi majeur en raison de présentations cliniques souvent complexes.

Le sepsis, une réponse inflammatoire systémique à une infection, peut entraîner une défaillance organique et un décès s’il n’est pas traité rapidement. L’algorithme, baptisé Sepsis Immunoscore, repose sur une analyse de données médicales collectées auprès de patients hospitalisés dans cinq établissements américains entre 2017 et 2022.

Une performance validée à grande échelle

Pour concevoir cet outil, les chercheurs ont utilisé des techniques de machine learning sur des données démographiques, cliniques et biologiques issues de 22 paramètres standards tels que la pression artérielle, la fréquence respiratoire, ou encore des marqueurs comme la procalcitonine. L’étude a impliqué trois cohortes distinctes pour tester et valider l’algorithme, avec des résultats prometteurs : l’aire sous la courbe ROC, indicateur de performance, atteignait 0,85 lors du développement et restait élevée lors des validations interne (0,80) et externe (0,81).

Le modèle classe les patients en quatre niveaux de risque (faible à très élevé), permettant de prédire des issues telles que la mortalité hospitalière ou la nécessité de soins intensifs. À titre d’exemple, la mortalité prédite variait de 0 % pour les cas à faible risque à 18,2 % pour les patients à risque très élevé.

Un outil aux implications pratiques

L’intégration du Sepsis Immunoscore aux dossiers médicaux électroniques pourrait transformer la prise en charge hospitalière en identifiant plus tôt les patients à risque et en stratifiant les décisions thérapeutiques. Les auteurs de l’étude soulignent également son potentiel pour réduire les coûts, notamment en limitant les admissions en soins intensifs lorsque le risque est faible.

Cependant, des validations supplémentaires sont nécessaires dans divers contextes cliniques pour évaluer pleinement son efficacité. L’impact potentiel sur la réduction de la mortalité liée au sepsis reste, pour les chercheurs, un objectif majeur à confirmer.

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