Google Translate testé dans un service d'urgence

Avec les flux migratoires, il est de plus en plus important de pouvoir dialoguer avec le patient dans sa langue afin que la compréhension du diagnostic et du traitement soit optimale. Certains intervenants se sont orientés vers les solutions automatiques de traduction.

Des chercheurs américains ont fait le test en situation réelle d’un service d’urgence, afin de savoir si Google Translate pouvait être utile pour l’Espagnol et le Chinois. En effet, les patients dont la maîtrise de l'anglais est limitée se heurtent à des obstacles à la communication en matière de soins de santé. Si ces traducteurs instantanés sont efficaces, des études antérieures ont montré que leur précision est limitée. Par exemple, l’étude des urgentistes a révélé que les traductions en Espagnol des documents d'éducation des patients étaient exactes à 60%. Toutefois, dans 4%, ces traductions approximatives ont entraîné de graves erreurs.

L’étude menée par l’équipe étasunienne a extrait 100 instructions de sortie des urgences, changements de traitement ou plaintes courantes. Les médecins ont analysé chaque phrase dans son contenu. Ils ont analysé la réaction du traducteur automatique concernant le jargon médical et l’utilisation atypique de mots normaux comme le «résultat positif de test». Les catégories incluaient le diagnostic, les résultats, les instructions de suivi, les précautions à prendre, etc.

Ils ont procédé à une double vérification. Tout d’abord, toutes les instructions ont été traduites de l’Anglais vers l’Espagnol et le Chinois. Ensuite, ces mêmes traductions ont été retraduites en Anglais. L’objectif primaire était de vérifier la précision de la traduction: aussi bien la traduction globale, que celle non-mot-pour-mot notamment. Deux cliniciens ont été chargés de contrôler cette précision de manière indépendante. Les cliniciens ont aussi évalué les effets néfastes qui pourraient être dus à une mauvaise traduction.

Ils ont donc examiné une série de 100 instructions aux patients contenant 647 phrases. Sur l’ensemble, 594 phrases espagnoles (92%) et 522 phrases chinoises (81%) se sont révélées correctes suivant la traduction par Google Translation. En revanche, les quelques phrases erronées avaient un haut potentiel négatif d’un point de vue clinique: 28% pour l’Espagnol et 40% pour le Chinois.

A la suite de ces résultats, les chercheurs ont utilisé un nouvel algorithme plus précis. Toutefois, 2% des traductions espagnoles et 8% des traductions chinoises posaient toujours problème avec de graves conséquences.

Ils concluent que ces traducteurs automatiques peuvent constituer une aide potentielle pour les patients et les médecins, mais ils restent entachés d’erreurs. De plus, ils préconisent qu’il devrait y avoir un avertissement à ce sujet dès l’ouverture du programme ou de l’application. On aurait aimé également avoir une évaluation par rapport à une traduction réalisée par un humain…

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